Nous
avons pour règle de ne rater aucun débat important. Depuis près de 7 ans nous
avons donc toujours rendu compte de manière exhaustive de tout ce
qu’ont dit les divers et successifs candidats. Ce que nous avons fait, d’ailleurs, pour le débat du 21 mars sur TF1 ("La bande des
5").
Nous ne le referons pas cette fois-ci, mais
ce n’est pas parce que nous avons été submergé par l’ennui et terrassé par
l’heure tardive (00H37). La preuve que nous étions présent jusqu’à la
fin : nous avons retenu les mots prononcés par les deux animatrices :
alors que Laurence Ferrari reconnaissait "quelques imperfections",
Ruth Elkrief proclamait sans se démonter que : « Ce fut un débat historique dont nous somme
fières ! ».
Les maitresses d’école, obsédées du
chronomètre, ont rendu tout débat au fond impossible et favorisé les sujets
polémiques permettant de faire du buzz (merci Poutou, merci Arthaud) plutôt
que de débattre de la crise économique. Indulgentes sur la vulgarité, elles
n’ont jamais réagi aux attaques ignorant la présomption d’innocence et ne relevant
pas les propos diffamatoires. Mais elles sont fières d’elles ! Nous
en sommes sortis consternés….
Nous avions ouvert notre page Word quelques
instants avant l’émission sous le titre : "Le grand débat". Plus
tard, nous l’avons changé par :" Le onze tricolore bien décevant
avec tous ses remplaçants". Avec l’absence de toutes les grandes vedettes on
a compris que nous avions devant nous l’équipe réserve.
Et ça
se voyait. Les 11 joueurs sur un terrain de foot sont censés se servir de la
tête et des pieds mais dans notre équipe, 6 au moins ont préféré jouer à quelque chose ressemblant plutôt au rugby,
se servant de leurs mains et n’hésitant pas à plaquer au sol leurs adversaires.
Les 5 autres n’étaient pas des amateurs,
remplaçants certes, mais professionnels. Souvent désorientés, ils semblaient
hésiter sur le comportement à adopter.
Macron se tenait bien sage dans son coin (on
voit qu’il respecte les professeurs), donnant parfois l’impression de
s’assoupir pour récupérer des fatigues de la campagne. Seule Le Pen est arrivée
à le tirer de sa torpeur au cours d’une joute violente sur l’Europe. En la
regardant on aurait dit son père. En
revanche, on n’a toujours rien appris de précis sur le programme de Macron. Au
moins on ne pourra pas lui reprocher ses
promesses (1).
Le Pen, dans le collimateur de tous les
candidats, regrettait manifestement d’être là et ne se battra sûrement pas
pour un prochain débat. On sentait qu’elle cherchait à éviter de prendre des
risques mais elle a tout de même reçu un missile de Poutou lui reprochant
d’avoir invoqué son immunité parlementaire pour ne pas se rendre à la
convocation de la police : « Nous, nous n’avons pas d’immunité
ouvrière, alors nous y allons ! ». Elle va maintenant essayer de
jouer la montre pour conserver son capital (sondagier, évidemment !).
Mélenchon fut sans aucun doute le meilleur du
débat mais ce n’est pas parce qu’on est bon acteur que le personnage que l’on
interprète est attrayant. Il sera plus crédible sur des planches qu’à l’Élysée…
Hamon, pour
rester dans la parabole du football, était sur tous les ballons pour
qu’on le remarque mais il faisait plus mouche du coche que meneur de jeu.
Fillon, enfin, aura été le seul à essayer de
tenir sa place dans ce qu’il croyait être un débat. Quoi qu’on puisse lui
reprocher il faut bien reconnaître qu’il est le seul à "faire
Président", à aborder les grands sujets qui préoccupent les français et dont
dépend l’avenir du pays. Mais comment parler sérieusement de choses sérieuses
en 90 secondes alors que vos adversaires, aidés par les journalistes, vous
interrompent et cherchent à vous
entrainer sur un autre terrain ?
Nous
n’avions pas fini de modifier notre titre : "désolant", puis "choquant",
puis "consternant", pour retenir en définitive : "La France
humiliée", car tel était bien notre état d’esprit en éteignant
le poste.
Comment ne pas penser à ces étrangers, peu
nombreux on le souhaite, regardant l’émission et constatant que la moitié des
candidats à la présidence de la République française n’avaient rien à faire
dans ce débat et que ceux qui peuvent prétendre diriger la France n’ont même
pas eu la possibilité de présenter leur programme et d’en débattre. On se
croyait au bistrot, sans les cacahuètes
et le calva…
C’est bien vrai que l’on a les candidats, les
journalistes et le peuple que l’on mérite !
Au fait, l’addition, c'est-à-dire la dette,
laissez, c’est pour nous.
Peut-être aurez-vous remarqué que nous avons
laissé de côté les "petits candidats". On pourra nous rétorquer que
ce n’est pas démocratique. Pour notre part, nous pensons que ce qui n’est pas
démocratique c’est de couvrir la voix de candidats-présidents par des injures,
blagues et grossièreté de candidats-clandestins. Au minimum, c’est le concept
de l’émission qui est raté.
De toute façon, vu ce qu’ils avaient à dire,
une minute à chacun aurait suffi. Arthaud pour déclarer qu’elle se
fichait complètement du débat et qu’elle
ne voulait parler que de la condition ouvrière. Poutou pour demander que l’on pique le pognon aux riches et
traiter les politiques et les dirigeants d’entreprises de pourris. A force de
rabâcher les mêmes choses que leurs prédécesseurs, Laguiller et Besancenot, ils
doivent à tous les quatre, accumuler un temps de parole considérable. Pour le
résultat que l’on connaît. Il faudra que quelqu’un finisse par leur dire que la
classe ouvrière ne subsiste presque plus et que ce qu’il en reste a depuis
longtemps déjà déménagé chez Le Pen et
Mélenchon !
Dupont-Aignant,
il faut le lui reconnaître, est un politique et il a un engagement :
souverainiste et protectionniste. Le problème est que ce n’est pas nouveau et
que chaque mot qu’il prononce on peut le faire, en même temps, à sa place. Ce
que l’on retient c’est la jalousie et le désir de vengeance qui l’anime. Candidat en 2012, il est 7ème avec
1,79% des suffrages, écrasant Poutou, Arthaud et Cheminade. Mais ce sera peut-être
lui la surprise de cette élection, avec les 4% que lui attribuent actuellement
les sondages.
Avec Lassalle, Cheminade et Asselineau on rentre dans le surréalisme.
Lassalle commence toutes ses
interventions par "Mes chers compatriotes" puis oubliant ce qu’il
voulait dire, assomme les auditeurs de généreuses banalités.
Asselineau est un
"Haut fonctionnaire", donc pas n’importe qui et, pour nous en
convaincre, il commence toute ses phrase
en citant un article X, Y, ou Z, de la constitution, du traité européen,
de l’Otan, de la déclaration des droits de l’homme, etc. Donc il sait ce qu’il
dit ; pas nous. Mais on a bien compris son urgence de sortir (peut-être est-ce la présence des
deux maitresses). C’est une obsession: il veut sortir de l’euro, de l’Europe, de l’Otan, du
Tafta, du Ceta…Pourtant c’est cet homme si sérieux qui fera rire tout le monde
en rétorquant à Macron qui lui disait : « Je suis d'accord avec vous
sur ce dernier point » : « Vous êtes toujours d'accord avec tout le monde
»,
Cheminade,
enfin, n’a qu’une chose à dire : « Je suis un homme en colère ».
À qui n’arrive-t-il pas d’être en colère contre tous les malheurs du monde mais
pourquoi en vouloir au Franc CFA dont il demande la suppression en
Afrique ? Parce que c’est une monnaie unique qui fonctionne plutôt bien et
à laquelle les africains sont attachés ?
Voilà, nous en avons parlé des petits
candidats. Peut-être aurait-il mieux valu ne pas le faire ? Comme il
aurait mieux valu qu’eux-mêmes ne parlassent point …
(1) Il a bien confirmé la mesure d’exonération de
la taxe d’habitation pour 80% des français mais on ne sait toujours pas comment
les communes seront compensées par l’État. Si elles ont besoin, et c'est leur droit le plus strict, d’augmenter
cette taxe que fera l’État ? Accroître ses reversements ? Sûrement
pas. L’exonération se réduira donc au fil des augmentations de la taxe et tout
le monde recommencera à la payer, certes beaucoup plus pour les 20% de la
population, c'est-à-dire les "riches" (qui n’auront pas trouvé
l’astuce pour y échapper) et comme toujours les catégories moyennes supérieures,
vaches à lait de la gauche. Mais rassurez-vous personne n’en a dit un
mot !
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