C’est un des points du
programme de Macron le plus novateur et peut-être le plus consensuel. En tout
cas il compte de nombreux partisans à droite, notamment chez les libéraux, et à
gauche (Piketty, le gourou économique de Hamon, et la CFDT, par exemple). C’est
une révolution complète qui repose sur deux principes :
-1/ Une assurance-chômage
pour tous.
« Parce que dans un
monde qui se transforme, le chômage ne peut plus être un risque contre lequel
certains se couvrent à titre individuel, et d’autres par des garanties
collectives.
Lorsqu’on est successivement
salarié et indépendant, ou parfois les deux à la fois en même temps, la
protection ne peut plus dépendre du statut comme dans le monde d’hier.
L’assurance-chômage universelle couvrira tous les actifs qu'ils soient salariés, artisans,
commerçants indépendants, entrepreneurs, professions libérales, agriculteurs... Et cela facilitera les transitions d’un statut à un autre… Nous ouvrirons les droits
à l'assurance-chômage aux salariés qui démissionnent. Tous les cinq ans, chacun
y aura droit, s’il choisit de démissionner pour changer d’activité ou
développer son propre projet professionnel. »
«La contrepartie
de ces droits nouveaux sera un contrôle accru de la recherche d’emploi, pour
lequel les moyens de Pôle Emploi seront renforcés et les sanctions rendues
justes et crédibles. À l'arrivée à Pôle Emploi, un bilan de compétence sera
réalisé dans les 15 jours. Si plus de deux emplois décents, selon des critères
de salaire et de qualification sont refusés, ou que l'intensité de la
recherche d'emploi est insuffisante, alors les allocations seront suspendues. »
Enfin,
les modalités de l’Assurance chômage ne seront plus définies paritairement par
les partenaires sociaux (syndicats d’employeurs et de salariés) et sa gestion
ne sera plus assurée par L’UNEDIC, qui est aujourd’hui une association
paritaire entre les organisations représentatives. C’est donc l’État qui prendra en
charge le pilotage du système d’assurance-chômage quel que soit le statut de la
personne concernée. La cotisation salariale (2,4% actuellement) sera
supprimée et remplacée par une hausse de la CSG, sans doute de 1,7 point. C’est
donc la solidarité nationale qui financera le chômage, personne ne pourra plus dire " j’ai cotisé donc j’ai
droit au chômage."
Il reste, bien entendu, de nombreuses
précisions à apporter. Il n’est pas dit si subsistera la cotisation patronale
d'assurance chômage (4%) mais ce sera sûrement le cas. Les montants et la durée
des allocations demeureront-ils identiques ? En réalité, à partir du moment où c’est
l’État qui pilotera tout le système, il pourra évidemment en modifier les
paramètres. Mais (Macron) s’est engagé à ne modifier « ni la durée ni les montants
»…
-2/Une réforme en
profondeur de la formation.
« Le système de formation doit être
entièrement réformé. A l’heure actuelle, l’accès à la formation est un parcours
d’obstacles, et les choix sont souvent limités à des listes de formations qui
ne correspondent pas toujours aux aspirations individuelles, ni aux besoins du
marché du travail. On ne connaît pas la
qualité ni les débouchés des formations proposées.
La majeure partie des contributions actuelles
des entreprises pour la formation sera progressivement convertie en droits
individuels pour les actifs. Chacun pourra s’adresser directement aux
prestataires de formation, selon ses besoins.
Les droits seront d’autant
plus élevés que les besoins de qualification sont importants. »
15 milliards seront consacrés à un programme de formation à l’acquisition des compétences par ceux qui en ont le plus besoin, en priorité 1
milliard pour des jeunes peu qualifiés éloignés de l’emploi et 1 milliard pour des
chômeurs de longue durée faiblement qualifiés. La garantie jeune sera
généralisée à tous les jeunes précaires ni en formation ni en emploi.
Pour l'instant, ces propositions ne recueillent que peu d'échos. Pourtant, on avait cru comprendre que le chômage restait la priorité des français. Mais la campagne a d'autres chats à fouetter !
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