Marine Le Pen prétend arriver sans encombre à l’Élysée.
Elle y va à grand pas avec sur sa tête un pot plein de billets.
Elle comptait déjà dans sa pensée les suffrages qu’elle pourrait en
récolter.
Et il y en avait pour tout le monde à condition d’être français.
Nous avons fait une
liste, certainement pas exhaustive, des dépenses qu’elle promet d’engager si
elle est élue. La voici selon l’ordre dans lequel elles figurent dans le
programme du FN : "144 Engagements présidentiels".
-Réarmer massivement les forces de l’ordre: personnels (recrutement
de 15 000 policiers et gendarmes), matériels (modernisation des équipements,
des commissariats, des casernes et des armements) ;
-40 000 places supplémentaires de prison en 5 ans ;
-Augmenter le nombre de postes de magistrats, notamment par
un recrutement
au tour extérieur ;
-Reconstituer les effectifs supprimés dans les douanes par
le recrutement de 6 000 agents durant le quinquennat ;
-Renforcer les moyens humains et techniques des services de
renseignement intérieurs et extérieurs ;
-Financer un plan de ré-industrialisation en coopération
entre l’industrie et l’État-stratège ;
-Promouvoir les secteurs stratégiques de la recherche et de
l’innovation, en augmentant la déductibilité fiscale des dons. Augmenter de 30
% le budget public de la recherche (pour le porter à 1 % du PIB) ;
-Abaisser les charges sociales des TPE-PME de façon lisible
et significative en fusionnant l’ensemble des dispositifs d’allègement des
charges sociales de manière dégressive ;
-Maintenir le dispositif à taux réduit à 15 % de l’impôt sur
les sociétés pour les TPE-PME et créer un taux intermédiaire à 24 % (au lieu de 33
%) pour les PME ;
-Fluidifier la transmission d’entreprises en accordant
l’exonération totale des plus-values de cession des actions et parts sociales des
PME-PMI au bout de sept ans ;
-Libérer l’accès au
crédit pour les petites et très petites entreprises grâce à des taux préférentiels sous la supervision de la Banque de
France afin de remettre la finance au service de l’économie réelle ;
-Diviser par deux le taux d’intérêt maximum (taux d’usure)
pour les emprunts et les découverts bancaires (agios) pour les entreprises et les ménages ;
-Fixer l’âge légal de la retraite à 60 ans avec 40 annuités
de cotisations pour percevoir une retraite pleine ;
-Retirer la loi Travail (dite loi El Khomri) ;
-Rehausser progressivement le plafond du quotient familial,
rétablir la demi-part des veuves et veufs et la défiscalisation ;
-Mettre en œuvre une vraie politique nataliste réservée aux
familles françaises, en rétablissant l’universalité des allocations familiales et en
maintenant leur indexation sur le coût de la vie. Rétablir la libre répartition
du congé parental entre les deux parents ;
-Renforcer la solidarité intergénérationnelle en permettant
à chaque parent de transmettre sans taxation 100 000 euros à chaque enfant tous
les cinq ans (au lieu de quinze ans actuellement) et en augmentant le plafond
des donations sans taxation aux petits-enfants à 50 000 euros, également tous
les cinq ans ;
-Revaloriser le minimum vieillesse (ASPA) partout en
France, y compris Outre-mer, et le conditionner à la nationalité française ou à vingt ans
de résidence en France, ce qui permettra également d’augmenter les très petites
retraites ;
-Instaurer une Prime de Pouvoir d’Achat (PPA) à destination
des bas revenus et des petites retraites (pour les revenus jusqu’à 1500 euros
par mois), financée par une Contribution Sociale sur les Importations de 3 % ;
-Baisser immédiatement de 5 % les tarifs réglementés du gaz
et de l’électricité ;
-Défiscaliser les heures supplémentaires et maintenir leur
majoration ;
-Garantir la Sécurité sociale pour tous les Français ainsi
que le remboursement de l’ensemble des risques pris en charge par l’Assurance
maladie ;
-Maintenir au maximum les hôpitaux de proximité et
augmenter les effectifs ;
-Créer un cinquième risque de Sécurité sociale consacré à
la dépendance afin de permettre à chaque Français de se soigner et de vivre dans
la dignité ;
-Créer un dispositif « premier emploi » qui exonère
totalement de charges pendant deux ans la première embauche d’un jeune de moins
de 21 ans par une entreprise ;
-Dégeler et revaloriser le point d’indice pour les
fonctionnaires ;
-Augmenter dès la première année du mandat le budget de la
Défense à 2 % du PIB puis tendre vers 3 % à l’horizon de la fin du quinquennat.
-Transformer la Politique Agricole Commune en Politique
Agricole Française en garantissant le niveau des subventions dont les critères
seront fixés par la France ;
-Afin de lutter contre la précarité énergétique et agir
directement sur le pouvoir d’achat des Français, faire de l’isolation de l’habitat une
priorité budgétaire du quinquennat ;
-Faciliter l’accès à la propriété en renforçant les
dispositifs de prêts aidés et en améliorant les conditions de rachat par les locataires de
leur logement social pour parvenir à 1 % du parc HLM vendu chaque année. Réduire
les droits de mutation de 10 % ;
Veaux, vaches, cochons, couvées…
Combien ça coûte
et où on trouve l’argent ?
Cela coûte combien au
total ? Pas de chiffrage global.
Comment on le
finance ? Nous avons trouvé, il faut le reconnaître, des économies :
- Soutenir les
entreprises françaises face à la concurrence internationale déloyale par la mise en place d’un "protectionnisme intelligent"
et grâce au rétablissement d’une monnaie nationale adaptée à notre économie, levier de notre
compétitivité ;
- Remettre de l’ordre dans nos finances publiques par la fin
des mauvaises dépenses publiques (notamment celles liées à l’immigration et à
l’Union européenne) et par la lutte contre la fraude sociale et fiscale.
On est rassurés ! D'autant plus que les calculs du FN sont basés sur une croissance de 2 % à 3%. Trop forte, la Marinette...
Soyons sérieux, il est très difficile de procéder
à un chiffrage réaliste et documenté tant les promesses sont souvent
générales, imprécises, non mesurables, sans que l'on sache même sur qui en supportera le coût.
Certaines mesures
ont toutefois pu être évaluées, notamment la revalorisation des retraites (19
Mds €), l’augmentation des salaires (18 Mds €) et des allocations familiales
(12 Mds €) soit, rien que pour ces 3 postes, 49 Mds € ! Plus 20 Mds € pour le budget de la défense, plus 40 Mds € pour le retour à la retraite à 60 ans. On sait aussi
que l’augmentation de la charge budgétaire des intérêts sur la dette publique
dépasserait à terme les 30 Mds € par an. L'économiste Nicolas Baverez évalue le coût total des promesses à plus de 150 Mds € ! Mais pour elle ce n’est pas un souci, il y a la
planche à billets, raison pour laquelle elle veut sortir de l’euro…
C’est tout de même
assez dégueulasse de promettre aux pauvres gens des choses que personne ne
pourrait donner….
Quand on n’a pas
d’argent, on a des idées !
-Sortir de la dépendance aux marchés financiers en
autorisant à nouveau le financement direct du Trésor par la Banque de France ;
-Réaliser des économies en supprimant l’Aide Médicale d’État
réservée aux clandestins, en luttant contre la fraude (création d’une carte
Vitale biométrique fusionnée avec le titre d’identité) ;
-Baisser le prix des médicaments coûteux ;
-Stopper l'immigration légale en cinq ans ce qui
entraînerait pour le budget de l'État une économie de 40,8 milliards
d'euros.
Et des
"économies de ce type, il n’en manque pas, ce sont même les seules...
Il est vraiment navrant
que ce délire n’intéresse personne, sauf bien entendu les pauvres gens qui y
croient mais pas les politiques et les médias qui préfèrent attaquer Madame
Le Pen sur les grands principes des droits de l’homme et de la République, quasiment jamais sur ses projets concrets et leurs conséquences pour les français. Ils oublient que si les électeurs ont un cœur, ils sont surtout attachés à leur portefeuille. Il n'y a pas que la haine, il y a l'intérêt aussi... On
s’étonne ensuite qu’elle soit en tête et qu’elle se fiche de la nôtre !
Une flatteuse erreur emporte alors nos âmes :
Tout le bien du monde est à nous.
On m'élit roi, mon peuple m'aime ;
Les diadèmes vont sur ma tête pleuvant :
Quelque accident fait-il que je rentre en moi-même ;
Je suis gros Jean comme devant.
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