Nous avons pour
principe de ne pas intervenir dans les affaires de la droite ni dans les
polémiques qui mettent en cause les personnes tant qu’elles n’ont pas été
validées par la justice.
Pourtant nous
allons, pour une fois, nous intéresser à la droite bien que ce blog soit dédié
aux défis qu’affronte le socialisme français. Mais c’est l’élection
présidentielle qui se joue et cela n’est pas indifférent à l’avenir de la
gauche. Les conséquences qui en résultent sur le candidat de droite sont de
nature à bouleverser cette élection et donc le paysage politique global.
Disons-le tout
net, nous ne sommes pas suspendus à la décision de la justice avec
l’éventualité d’une mise en examen ou d’un renvoi en correctionnelle. Que ce
que l’on reproche au couple Fillon soit ou non légal importe peu au regard de
l’intérêt des français. Peu importe que d’autres aient fait la même chose. D’ailleurs,
en quelques heures, nous sommes passés d’une banale histoire de collaborateurs parlementaires
à bien d’autres choses.
Il a gagné la primaire essentiellement sur deux postures :
l’engagement d’être un président exemplaire et une réduction des dépenses. Il a
donc transgressé ses deux engagements principaux, il risque de trahir les
citoyens de droite et du centre en leur volant une victoire attendue et, s’il
était élu, il serait dès le départ un président affaibli.
Un homme d’état
soucieux de l’intérêt du pays et respectueux de ses électeurs se grandirait en
se retirant tout de suite, sans attendre la décision de justice qui en tout
état de cause n’effacera pas ses fautes, et en proposant lui-même aux partis
concernés de désigner tout de suite son remplaçant.
La gauche a été
confrontée au même problème avec l’affaire Strauss-Kahn autrement plus grave et
qui dépassait les seuls principes moraux. Elle a désigné un autre candidat qui
a été élu. Il est vrai qu’elle n’avait pas le choix.
Donc la
considération de l’efficacité électorale ne doit pas l’emporter. Et d’ailleurs,
qui aurait les meilleures chances d’être élu, celui qui se maintiendrait au
risque de perdre ses électeurs ou celui autour duquel se rallierait tout son
camp ?
La droite a la
chance d’avoir en son sein nombre de candidats potentiels d’expérience et de
grande qualité. Ce pourrait être l’occasion de faire un grand coup en désignant
une femme, Valérie Pécresse qui, du fait des hautes responsabilités qu’elle
exerce parfaitement, renforcerait sans doute les chances de la droite et du
centre. Mais il y en a d’autres, tout aussi légitimes, par exemple François (tiens,
encore un autre !) Baroin, sénateur-maire, ancien député, ancien ministre
de Chirac et de Sarkozy, actuel président de l’association de maires de France
et aussi Xavier Bertrand, président d’une région chèrement conquise contre
l’extrême droite, lui-même ancien maire, député, ministre de Chirac et de
Sarkozy, ancien secrétaire général de l’UMP. Que du beau monde ! Que de
chances !
Georges Fenech
(LR) a dit aujourd'hui ce qui convenait, à savoir que "la situation est
très compromise et que le résultat de la primaire était caduc face à cet
événement imprévisible qui se situe non seulement sur le registre judiciaire
mais sur le registre éthique et moral".
Il appelle donc tous les parlementaires, tous les élus de
sa famille politique à provoquer un Conseil national extraordinaire. "Nous
devons prendre une décision dans l'urgence (…) cette décision ne peut se
prendre dans le "petit cénacle du bureau politique mais en conseil
national (…) Nous ne pouvons pas continuer avec un candidat aujourd'hui en
extrême difficulté, l'intérêt national exige que notre famille politique se
ressaisisse". Exactement ce que nous pensons.
Il est encore temps !
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