Pourquoi tant
d’argent gaspillé, tant de temps gâché pour tenir un second débat de ce que
l’on ne peut même pas appeler une primaire de la gauche ? Son utilité est
nulle puisque le vrai débat se tient ailleurs et que les plus sérieux candidats n’adhérent pas à la "Belle alliance populaire". Si l’on exclut les trois figurants qui ne
représentent que des groupuscules et que personne ne connaît, il ne reste que
quatre anciens ministres de Hollande que l’on ne connaît que trop bien.
Le second débat, ce
dimanche soir, aura été aussi terne et ennuyeux que celui de jeudi dernier. Les
candidats eux-mêmes, essayant d’afficher un semblant d’optimisme, donnaient l'impression de se demander ce qu’ils faisaient sur ce plateau. Ils ont bien compris que
leur véritable adversaire, celui dont dépend leur avenir politique, n’était pas
sur scène, derrière l’un des sept pupitres.
Du débat lui-même,
nous ne dirons qu’une seule chose : Ah, les braves gens ! Qui les croiraient aujourd'hui ?
Le véritable débat
avait déjà eu lieu la veille. En fait, c’était un monologue. Le contraste était
saisissant entre le plateau de la salle Wagram de la belle alliance et le meeting qui a réuni plus
de 4.000 sympathisants enthousiastes dans une salle archicomble de Lille.
On peut toujours
sous-estimer le phénomène, comme on le fait chez Valls ironisant sur le fait que
"le but est de remplir les urnes pas les salles". Certes, mais qui ne
voit que Macron continue de monter dans toutes les enquêtes d’opinion (on le sait, le
but est de gagner l’élection, pas de l’emporter dans les sondages) au point de
le qualifier, dans certaines hypothèses, au second tour de la
présidentielle. Chaque jour apporte son lot de ralliements (on le sait, le but est de
rallier les électeurs pas des personnalités) d’origines et de milieux très
différents.
En fait, une seule
question occupe tous les esprits : Jusqu’à quand le candidat socialiste
pourra-il tenir dans le wagon de queue alors que Macron est à la porte de la
locomotive ? Il risque, en effet, de s’y retrouver bien seul alors que les
passagers se rapprocheront progressivement de la tête du train ; on déteste
rester dans les travées vides…
Que feront tous ceux
qui vivent de la politique, à commencer par les élus et les postulants à la
députation ? Resteront-ils autour du candidat socialiste sachant que les
derniers wagons seront décrochés et détournés vers des gares de triage ou se rapprocheront-ils
de la voiture-restaurant où l’on commencera à déboucher les bouteilles et à distribuer
les plats ?
Déjà la question des
ralliements est posée dans les médias. Le JDD, qui donne une liste
impressionnante de ministres, parlementaires, journalistes, économistes, va
jusqu’à annoncer le rapprochement effectif de Macron avec Ségolène Royal et
cite les propos d’un proche de Hollande qui annonce un soutien, avant l’élection,
de ce dernier à Macron. Horresco referens…
De quoi avoir envie
de sauter du train "En marche !"
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