Ils sont sept mais que François de Rugy, jean-Luc Bennahmias
et Sylvia Pinel nous pardonnent, nous ne leur ferons pas le portrait. Leur
candidature à la primaire de la gauche n’a pour objectif que de faire parler
d’eux, nous ne le ferons donc pas. "De minimis non curat praetor".
Nous avons déjà
évoqué Peillon, Valls, Hamon. Il ne nous restait plus que Montebourg parmi les
candidats qui ont quelques chances de remporter la primaire. Il était temps,
puisque le premier débat, c’est ce soir.
Montebourg est infidèle.
C’est normal, il a beaucoup de succès et de très nombreuses relations. Pas de
malentendu, nous ne songeons pas à sa vie privée, ce n’est pas le genre de la
maison, mais à ses amitiés politiques. Curieusement, Montebourg est plutôt un
homme seul, il n’a jamais eu de maître, n’appartient à aucun clan, n’a pas de
proches ni d’équipiers dévoués. Il a des amis et il fait des alliances. Jamais
pour très longtemps ; il peut tout aussi bien faire ami et alliance que fâcherie et sécession, avant parfois de
recommencer.
C’est ainsi qu’il a
été ami et associé de Peillon, puis de Julien Dray et Hamon, ensuite avec
Moscovici et Cambadélis, il soutiendra Royal puis Aubry avant de se rallier à
Hollande contre cette dernière à la primaire de 2011. Nommé ministre, il montera
une conjuration avec Hamon et Valls pour imposer à Hollande de nommer ce dernier à
la place de Ayrault. Il en sera remercié, comme Hamon, par une promotion
ministérielle. Puis, comme il le déclare alors à Valls alors même qu'il prenait ses fonctions : « Maintenant il faut dégommer pépère »(*). Le nouveau premier
ministre refuse mais Hamon et Montebourg s’y attellent, ce qui les fâchera avec Valls lequel finira tout de même par poignarder pépère. Mais entre-temps
les deux compères ayant abusé de la fameuse "cuvée spéciale du redressement" ont
humilié le président ce qui les conduira hors du gouvernement. Cette fois, la guerre est bien déclarée.
Voilà très résumée
la "carrière" de Montebourg jusqu’à sa candidature à la
primaire qui le désignera, pense-t-il candidat de la "Belle alliance populaire".
On ne peut pas, en effet, parler de primaire de gauche car deux autres concurrents fort dangereux, Mélenchon et Macron, se présenteront directement à la présidentielle. La véritable utilité de cette primaire serait donc de désigner le candidat socialiste qui affrontera les deux dissidents dans un match dont l'enjeu sera de distribuer la cuillère de bois à celui qui sera le dernier des trois. Pour l'instant, cette place serait la cinquième, les deux premières étant préemptées par le candidat de la droite et du centre et la candidate du Front national. C'est dire si la primaire de la Belle alliance s'annonce passionnante...
Mais revenons à Montebourg. À priori, il ne présente pas toutes les qualités pour occuper la fonction suprême, pompeux dans l’expression, une autosatisfaction qui confine à l'insolence, jamais avare de plaisanteries douteuses ni de bourdes vexatoires. Mais surtout, il n’a pas de troupe et on voit mal quelle majorité il pourrait conduire. Don Quichotte, au moins, avait Sancho Pança.
On ne peut pas, en effet, parler de primaire de gauche car deux autres concurrents fort dangereux, Mélenchon et Macron, se présenteront directement à la présidentielle. La véritable utilité de cette primaire serait donc de désigner le candidat socialiste qui affrontera les deux dissidents dans un match dont l'enjeu sera de distribuer la cuillère de bois à celui qui sera le dernier des trois. Pour l'instant, cette place serait la cinquième, les deux premières étant préemptées par le candidat de la droite et du centre et la candidate du Front national. C'est dire si la primaire de la Belle alliance s'annonce passionnante...
Mais revenons à Montebourg. À priori, il ne présente pas toutes les qualités pour occuper la fonction suprême, pompeux dans l’expression, une autosatisfaction qui confine à l'insolence, jamais avare de plaisanteries douteuses ni de bourdes vexatoires. Mais surtout, il n’a pas de troupe et on voit mal quelle majorité il pourrait conduire. Don Quichotte, au moins, avait Sancho Pança.
Pourtant diverses enquêtes d’opinion font de lui le favori, au second tour devant Valls. Il est intéressant de noter que son score varie en fonction des
hypothèses sur le nombre de votants. Plus ce dernier est élevé et plus il a de
chances de gagner. Moins il y a de votants et plus grandes sont celles de Valls. Ce qui conduit à se demander si les
intentions de vote ne sont pas plutôt anti-Valls que pro-Montebourg.
Dans cette
hypothèse le résultat se jouerait, non pas sur le programme, mais uniquement sur les ralliements au second tour
de la primaire. Si l’objectif est de poursuivre avec Valls le grand ménage afin de le sortir à son tour du jeu politique, on peut s’attendre à ce qu'anciennes
amitiés et ligues dissoutes ne se reconstituent entre Montebourg, Hamon et
Peillon.
Des ministres virés
par Hollande opposés au premier ministre qui a achevé Hollande ? Un candidat socialiste, présentant toutes les chances de se faire humilier dès le premier tour de
la présidentielle ? Beau bilan vraiment !
Que le spectacle commence...
Que le spectacle commence...
(*) Alba Ventura dans l’émission « La guerre des
gauches : les enfants terribles » sur France 2, le 8 Janvier 2017
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