Castro est mort ! Le dernier géant du vingtième siècle. Larmes à
gauche mais pas seulement. Qui était Fidel Castro ? Un chef de révoltés
caribéens qui a arraché par la force le pouvoir à un petit dictateur d’un petit
pays que rien ne destinait à la célébrité.
Mais aussi, en pleine guerre froide, un héros à belle gueule qui défie
la super puissance capitaliste. Communiste, cela permet tout. De fait, on lui a
tout pardonné, les misères de son peuple, les exécutions sommaires, la
dictature du parti, la suppression des libertés. Un pays en faillite totale et
un peuple qui prend tous les risques pour s’enfuir malgré les interdits et demander
asile au voisin, le grand Satan.
Objectivement, on peut résumer l’épopée cubaine en trois constatations :
les pires atteintes aux droits de l’homme, l’exil de millions de personnes, la
mendicité. Le castrisme est l’illustration du communisme qui se sera partout
achevé sur le même bilan : des victimes et la faillite. On sait aujourd’hui,
même s’il n’est pas correct de le dire, que Castro n’a pas seulement dévasté
son peuple mais qu’il a tout raté sur le plan économique. En particulier, la
réforme agraire, sa promesse suprême. À l’arrivée, c'est-à-dire à la fin, la
misère règne, la prostitution prospère et la pauvreté est générale.
Alors, le Commandant suprême, verbe haut, a fait la manche. Auprès de l’URSS d’abord, à qui il a vendu la souveraineté de son pays contre l’achat de son sucre et quelques milliards
de roubles. Auprès de Chavez ensuite, le populiste vénézuélien, marxiste également, dont le pays, ruiné à son tour, les mêmes causes produisant les mêmes effets, finira par abandonner Cuba à son sort.
Tout le monde aurait dû comprendre que l’avenir n’était pas dans cette
idéologie et que le prix à payer en libertés et vies humaines ne saurait la
justifier.
Mais dans ce deuil cruel, respectons le chagrin qui titre des larmes
chez nous à notre bonne gauche, de Hollande à Mélenchon. Il faut reconnaître que ce dernier, comme le
disait le premier, n’a pas eu de bol. Ses idoles s’effondrent les unes après
les autres. Tsipras s’est couché à Bruxelles, Lula se dirige vers la case
prison, Chavez a laissé son pays en ruine et Cuba va devoir choisir entre
rester un fossile du communisme ou redevenir ce qu’elle est, une île des
caraïbes passée du marxisme au tourisme.
Ce soir, la France va choisir le candidat qui défendra les couleurs de
la droite. On a quelques idées sur le nom du vainqueur, ne serait-ce que parce
qu’il est subitement devenu l’objet de toute les attaques des bien-pensants. Parmi
les nombreux pêchés qu’on lui attribue figure sa complicité présumée avec la
Russie et même avec le régime syrien. Lui nous dit que la première priorité est
de vaincre le terrorisme de Daesh et que
l’on verra ensuite pour les bons principes.
On peut en débattre mais ce qui est extraordinaire c’est que ceux qui condamnent
cette position, alors qu'elle vise à protéger les français, sont les mêmes qui pleurent
la disparition de Castro. Ont-ils oublié les atteintes à la liberté et les
victimes qui lui sont imputables (nous pensons aussi l’autre idole du
siècle dernier, le Che Guevara !) ? Et les milliers de
cubains et les centaines d’Aylan tentant de trouver refuge, sur des radeaux de
fortune, aux États-Unis ? Cela ne vous rappelle rien ?
Nous respecterons leur deuil. Sur un point, au moins ils ont raison,
avec lui nous enterrons le vingtième siècle.
Faut-il le regretter ?
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