À gauche, ça ne va
pas mieux, ça va même de plus en plus mal. Pas seulement au parti socialiste; c’est toute la gauche qui est malade. On a tendance à se focaliser sur les
déboires de Hollande mais les dégâts sont en réalité beaucoup plus étendus.
L’union
de la gauche n’est plus qu’un vieux souvenir, tant la rupture parait totale
entre les socialistes, les écologistes et l’extrême gauche, mais c’est également
à l’intérieur de chacun de ces mouvements que l’on se déchire. Au PS, les frondeurs
ne rêvent que de censurer le gouvernement, les écologistes ont déjà éclaté
façon puzzle, le Front de gauche voit s'en aller chacun de son côté le parti
communiste et le parti de gauche de Mélenchon.
Le poison de la division ne se répand pas seulement entre les partis politiques, il oppose aussi
le pouvoir aux syndicats. Ces derniers sont, pour leur grande majorité, de
gauche. Plus ou moins de gauche mais de gauche et ils ont contribué à l’élection
de François Hollande. À un moment où la droite est favorite pour la prochaine
présidentielle et où ses candidats potentiels rivalisent en propositions
libérales on aurait pu croire qu’ils soutiendraient la majorité socialiste. Eh
bien, non ! C’est même tout le contraire.
Non seulement les
syndicats sont en conflit avec le gouvernement mais en plus ils s’opposent les
uns aux autres. La CGT et la CFDT se déchirent sur la loi travail, la première
refusant toute autre solution que le retrait pur et simple, la seconde ayant
fini par trouver un accord avec le gouvernement. FO souhaite également le
retrait mais aimerait bien être celle qui trouve une sortie honorable au
conflit. Hollande et Valls qui veulent éviter que les grèves et
manifestations ne prennent plus d’ampleur font tout ce qu'ils peuvent pour empêcher la constitution d'un front syndical. Ils ont donc donné instruction de céder sur les
revendications des syndicats réformistes dans les secteurs agités. À la SNCF, ce sont eux qui ont imposé un recul complet sur le projet de réforme de l'organisation du travail qui devait préparer l'entreprise à la mise prochaine en concurrence. S'il voulait diviser, il a réussi. La CGT et FO poursuivent la grève, la CFDT a accepté les propositions de l'État, quant à l'UNSA, malicieusement appuyée par la direction furieuse d'avoir été tenue à l'écart de la négociation, elle demande maintenant la reprise d'une partie de la dette par l'État (quelque 40 milliards!). Le gouvernement qui
pensait s’en sortir en présentant la facture à la SNCF se retrouve avec une
exigence de plus qui menace les finances publiques...
Le candidat Hollande avait promis de mettre fin à "la gestion chaotique et désordonnée des relations sociales" de son prédécesseur, de "clarifier la responsabilité de chacun", de "respecter les acteurs sociaux et de promouvoir la culture de la négociation et du compromis" et enfin, de "mettre en place des nouvelles règles permettant des relations plus équilibrées et plus responsables". On peut aujourd'hui admirer le "nouveau dialogue social à la française" qu'il avait annoncé ! On pourrait gloser longtemps sur l’état déplorable dans lequel se trouve tout ce qui se revendique de gauche en France. Par exemple, faire la liste des coups bas pour abattre le petit copain de son camp. La CGT, avec la révélation pas innocente du goût pour les dépenses somptuaires de son ex-secrétaire général, le contraignant ainsi à céder sa place à Martinez. Les écologistes, sortant des dossiers sordides contre l’un de leurs dirigeants, mari de la ministre du logement et lui-même vice-président de l’Assemblée nationale, fauteuil qu’il a dû abandonner. Au PS, le ministre de l’économie commence sérieusement à agacer avec sa popularité et ses ambitions personnelles quand on apprend qu’il a eu maille à partir avec le fisc à propos de son ISF, information dont tout le monde s’accorde à attribuer la source au ministère des finances. Bref, ça va mal à gauche. Il y a même quelque chose de pourri…
Le candidat Hollande avait promis de mettre fin à "la gestion chaotique et désordonnée des relations sociales" de son prédécesseur, de "clarifier la responsabilité de chacun", de "respecter les acteurs sociaux et de promouvoir la culture de la négociation et du compromis" et enfin, de "mettre en place des nouvelles règles permettant des relations plus équilibrées et plus responsables". On peut aujourd'hui admirer le "nouveau dialogue social à la française" qu'il avait annoncé ! On pourrait gloser longtemps sur l’état déplorable dans lequel se trouve tout ce qui se revendique de gauche en France. Par exemple, faire la liste des coups bas pour abattre le petit copain de son camp. La CGT, avec la révélation pas innocente du goût pour les dépenses somptuaires de son ex-secrétaire général, le contraignant ainsi à céder sa place à Martinez. Les écologistes, sortant des dossiers sordides contre l’un de leurs dirigeants, mari de la ministre du logement et lui-même vice-président de l’Assemblée nationale, fauteuil qu’il a dû abandonner. Au PS, le ministre de l’économie commence sérieusement à agacer avec sa popularité et ses ambitions personnelles quand on apprend qu’il a eu maille à partir avec le fisc à propos de son ISF, information dont tout le monde s’accorde à attribuer la source au ministère des finances. Bref, ça va mal à gauche. Il y a même quelque chose de pourri…
Que Hollande se soit
révélé un mauvais président est une chose mais que tout ce qui se rattache à la
gauche soit en pleine crise en est une autre. Ne serait-ce pas le socialisme
lui-même, au sens large, des sociaux-démocrates jusqu’à l’extrême gauche qui
est malade ? Clairement, il n’a plus rien à dire de crédible, plus d’espoir
à donner, plus de chemin à montrer. Alors, il fait dans le déni de réalité et s’accroche
aux vieux avantages acquis. Quant aux responsables, c’est désormais le chacun
pour soi et tout le monde se bat pour sauver sa propre peau.
Quelle est la
responsabilité de Hollande dans cette catastrophe ? Est-ce lui qui a conduit le navire droit dans l’iceberg? Ou la tempête était-elle si féroce que personne ne pouvait éviter le naufrage ?
Au lieu de s'injurier entre eux, les intellectuels de gauche (c'est vrai, on les avait oublié ceux-là ! Pourtant il leur arrive exactement la même chose qu’aux partis et aux syndicats
de gauche) ne pourraient-ils pas enfin remplir leur mission ? Répondre
seulement à ces deux questions :
- Comment la gauche
en est-elle arrivée là ?
- "Que faire" ?
(Titre d’un manifeste de Lénine publié en 1902, dont le sous-titre était : "Les
questions brûlantes de notre mouvement". Quelle actualité !)
Certains s‘y sont
essayé. Ils ont été brûles pour hérésie…
Allez Lénine, réveille-toi !
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