On ne peut pas dire que la France des
régions ait vraiment passionné les français. En revanche, les progrès constants
et les bons scores du Front national ont été les véritables enjeux de ces
élections. En tête dans 6 régions, avec une moyenne nationale de 27,8% ce fut,
en effet, le choc. Au lendemain du premier tour nous écrivions : "Au
premier tour on exprime sa rage, au second on devient sage." C’est ce qui
s’est passé. Les français ont dit non au FN. Pas une seule région pour l’extrême
droite et un score qui stagne entre le premier et le second tour. Donc chacun
en a pris pour son grade. Au premier tour ce fut un échec pour la gauche comme
pour la droite, au second pour le FN. Aux partis maintenant de faire leur mea
culpa. La modestie est donc le grand vainqueur.
La leçon faite au FN : ce n’est pas
avec un discours purement critique et négatif qu’il séduira une majorité de
français. Et contrairement à ce que l’on fait mine de croire, le FN fait toujours
aussi peur. Bien sûr, son discours sécuritaire plait encore et le "tous
pourris" continue de faire un tabac. Ce qui fait peur c’est ce qu’il
adviendrait de la France aux plans économique et social s’il parvenait au pouvoir.
Les électeurs commencent à comprendre : sortir de l’euro, rétablir la
retraite à 60 ans, instaurer des droits de douane, se détacher de l’Europe, augmenter
de 200 euros le smic, sur le moment cela peut séduire. Mais les français ne
sont pas idiots, pas grecs non plus. Avant de sauter le pas ils vont bien réfléchir.
La leçon faite à Hollande : pour
l’instant vous avez la pire des places, la troisième, qui vaut élimination au
premier tour des présidentielles. Le PS est apparu vieux, fatigué, usé (cela ne
vous rappelle rien Monsieur Jospin ?), divisé, sans projet. Il ne reste
pas longtemps pour sauver les meubles. Cela passe par des résultats économiques
et une vraie baisse du chômage. On sait que vous êtes en train de travailler
sur de nouvelles combines pour faire baisser le nombre de chômeurs. Nous vous
le disons tout net, les emplois bidon, les stages parking, ça suffit. On n’a
plus les moyens et ce n’est pas comme cela que l’on crée des emplois.
La leçon faite à la droite : il
va falloir vous faire aimer. Parce que vos bisbilles d’ego, vos luttes pour le
pouvoir, votre course désordonnée vers votre droite pour les uns, vers le centre pour les autres, ça commence
à bien faire. Si vous ne vous mettez pas d’accord sereinement sur un candidat
et un programme qui rassemble et qui ressemble vraiment à vos électeurs, les
socialistes vous inscriront dans la rubrique des chômeurs de longue durée…
Vous pouvez le faire car bien que les
résultats ne soient pas mirobolants, si l’on y regarde de plus près, c’est un véritable
succès sur la gauche. Vous vous souvenez de la ligne prestigieuse, le train
Paris-Lyon-Marseille (le PLM), eh bien, les régions des trois plus grandes
métropoles françaises sont toutes passées à droite. Et pareil pour les deux
fiefs historiques de la gauche : Région de Marseille (pauvre Defferre),
région du Nord (pauvre Mauroy). Et votre avance, malgré la mauvaise opinion des
français sur certains d’entre vous, souvent les plus importants, reste
confortable au niveau national 27,3% des voix contre 23,3% pour le PS.
Donc il y a du boulot pour les trois.
Et si, pour une fois, vous consacriez
votre énergie à l’offre que vous allez nous présenter, plutôt que de passer votre temps à critiquer les autres ? Vous avez bien vu que cela ne vous a pas réussi…
Allez, en rang par trois et silence
dans les rangs !
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