Il disloque ses phrases, comme il divise la gauche.
Nous n’allons pas, pour ce 3ème et dernier devoir de vacances,
jouer à KIADI. C’est trop facile et de toute façon il s’agit d’une QCU (question
à choix unique). C’est la même personne qui a tout dit et vous avez déjà deviné
de qui il s’agit. La question est donc:
Pourquoi Hollande utilise-t-il si souvent comme figure de style la
"Dislocation" et de surcroît, toujours la même, la "dislocation
de gauche" ?
-Parce qu’il est de gauche ? Ça se saurait…
-Pour montrer à ceux qui l’énervent à gauche qui c'est Raoul. "Aux
quatre coins de Paris qu'on va les retrouver, éparpillés par petits bouts,
façon puzzle. Moi, quand on m'en fait trop, je correctionne plus : je
dynamite, je disperse, je ventile !" Ce ne serait pas un comportement normal…
-Serait-ce un
problème psychiatrique qui définit la "déstructuration" comme
une désorganisation touchant les aspects affectifs, intellectuels, et,
dans une moindre mesure, morphologiques du sujet ? Difficile d’y croire
même si deux feuilletons de l’été parus dans Les Echos et Le Figaro ont pour
thème un bouleversement de la personnalité du président, suite à un AVC dans le
premier cas et à la disparition de sa chienne Philae, dans le second cas. Mais
il est bien précisé qu’il s’agit d’œuvres de fiction…
-Est-ce
pour retenir l’attention de l’auditeur qui pourrait être pris par un début de
somnolence ? Un peu éventé, depuis le temps…
-Cause-t-il
simplement mal le français ? Question subsidiaire : le fait-il exprès
ou est-ce "pour faire peuple" ?On ne le
saura pas, sauf que pour la plupart des grammairiens la déstructuration n’est
pas un effet de style mais une faute de français. Enfin, c’est son droit, comme
disait Buffon, « le style c’est l’homme… »
Sans doute faudrait-il commencer
par préciser ce qu’est la déstructuration. Nous avons cherché la définition la
plus claire : "La dislocation de
la phrase : un ou plusieurs mots sont mis en tête ou en fin de phrase et repris
par un pronom : Le gâteau, il l'a
mangé tout seul ou Il
l'a mangé tout seul, le gâteau. Dans ces deux exemples, le groupe
nominal le gâteau est
détaché en tête ou en fin de phrase et est repris par le pronom personnel l'."(Yann Houry, professeur de français.)
Mais, pour
ceux qui préfèrent, voici la plus compliquée : "Le redoublement d’un nom ou
d’un pronom qui est détaché de la proposition
s’appelle « dislocation ».Si le nom ou le pronom est détaché à
droite de la proposition, on parle de dislocation à droite.
Exemple : « Elle est belle, la France ». Si le nom ou le pronom est détaché
à gauche de la proposition, on parle de dislocation à gauche.
Exemple : « La France, elle est belle ». (Sandrine Campese, auteur littéraire- http://laplumeapoil.com/- Livres et Blog savoureux !).
Pour essayer de clarifier ce qui
précède voici une phrase sous trois formes :
*Normale: Le président disloque la
gauche
*Dislocation de gauche: Le président, il disloque la gauche
*Dislocation de droite: Il disloque la gauche, le président
Voyons
maintenant la syntaxe du président, et certaines de ses dislocations de gauche:
- « La France, sur tous ces sujets elle
est à l'initiative. »
- « Cette politique, elle coûte à la croissance. »
-« La France, elle va faire 50 milliards d’économie et ce n’est
pas si facile. »
- « La
France, elle ne fera pas davantage parce que ce
serait mettre en cause la croissance. »
- « L’Europe,
elle a besoin de la France parce que
nous sommes la deuxième économie de l’Europe... Alors la France,
elle compte.»
- « Les résultats,
ils tardent à venir, je le sais, je le
vois.»
- « Le
scepticisme, bien sûr, il est grand.»
- « La
France, elle a des atouts. »
Sans être aucunement grammairien et
encore moins expert en syntaxe, il nous semble évident que la dislocation est
un dérivé de l’anaphore : il s’agit de se mettre en valeur soi-même ("moi
président"), ou le sujet que l’on prétend maîtriser, la France, l’Europe, le
chômage… Ce qui démontre une certaine confiance en soi et même une réelle
autosatisfaction.
Nous terminerons donc sur cette dislocation de gauche qu’il
a personnellement prononcée et dont il faudra se souvenir le moment
venu : « Un président qui ne respecte pas ses
engagements, il ne peut pas être à nouveau candidat. » (Conférence de presse du 5 février 2015).
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