"La loi
du marché" est un film français primé au festival de Cannes grâce à
Vincent Lindon qui a obtenu prix d’interprétation masculine pour un rôle dont
le héros est confronté à un dilemme moral : pour conserver son emploi,
faut-il tout accepter ?
Le gouvernement français vient de
nous présenter sa dernière production, une interprétation libre des "Lois de Newton" (titre exact de l'ouvrage, pour Najat
Valaud-Belkacem : "Philosophae naturalis principie mathematica")
et plus particulièrement la troisième loi, selon laquelle "à toute action
correspond une réaction d’intensité égale mais en sens opposé".
Il n’y a que
la France pour guetter, chaque mois, et commenter à plus soif, les statistiques
du chômage. Spéculations d’autant plus absurdes que tout le monde connaît le scénario
du film : elles continueront à être mauvaises, avant de se stabiliser,
puis de s’améliorer. La sagesse populaire rappelle que les arbres ne montent
jamais jusqu’au ciel et que, quand on plonge, on finit toujours par heurter le
fond avant de remonter.
La "gravité" de l’affaire, pour rester avec Newton, est l’attitude du gouvernement. Comme
toujours, il fait les choses à l’envers. Il aurait dû appliquer la troisième
loi de Newton : réagir face à la situation et passer à l’action.
Aujourd’hui tout le monde sait ce qui marche contre le chômage :
fluidifier le droit social pour favoriser l’embauche. C’est ce que font, avec
succès, les principales démocraties européennes (pas toujours des Républiques !)
qui ont compris que l’on peut tout à la fois favoriser le retour au travail
sans remettre en cause la solidarité.
Pas en
France. Le même jour le ministre du travail (?) cédait devant les syndicats en
assurant que l’on ne simplifierait pas le code du travail et que l’on ne
réformerait pas le contrat de travail. Et, commentant les
statistiques du chômage, il faisait
cette déclaration dont on a du mal à comprendre la logique :
-Primo:« Il y
a incontestablement un décalage entre l'amélioration de l'activité économique et la création d'emploi".»
-Secundo:« Je viens d’obtenir un arbitrage du Premier ministre pour la
création de 100.000 emplois aidés supplémentaires. »
Résumons :
puisque le chômage va prochainement baisser, l’État va se substituer
à l’économie pour créer des emplois !
Mais où
a-t-on vu que l’État créait
des emplois ? L’État peut
tricher avec les statistiques en instituant des emplois virtuels. Mais ce sont
les entreprises qui créent des emplois. L’État peut
inventer des emplois fictifs, c'est-à-dire augmenter les dépenses publiques
financées par la dette et/ou l’impôt(*). Ou par des économies sur d’autres postes
mais on avait cru comprendre que réduire les dépenses publiques était
"récessif", c'est-à-dire mauvais pour la croissance…Difficile de comprendre la "Loi de Hollande".
À l’école nous avions une plaisanterie de
potaches sur la poussée d’Archimède (qui s’exprime en … newton[N]) : « Tout corps plongé dans l’eau et qui ne
remonte pas à la surface doit être considéré comme perdu.»
Si l’on en croit les enquêtes
d’opinion : « Tout président tombé au fond du trou de la
confiance doit être considéré comme battu. »
(*) Le budget 2015 a prévu 450.000 emplois
aidés nouveaux pour un coût de 3,5 milliards. Avec 100.000 de
plus on va battre le record historique, jusqu’à présent détenu par Jospin, et
dépasser les 4 milliards…
Je l'aurai un jour, je l'aurai...
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