Difficile
d’avoir le projet de tenir la chronique du règne de François II et ne pas
commenter le voyage de Valls à Berlin. Il nous faut donc présenter nos excuses
pour ne pas avoir réfléchi à ses conséquences potentielles. Ce n’était pas
une bourde mais une erreur…
Nous
avons toujours évité d’évoquer les questions personnelles et intimes. Lors de
notre premier blog, nous avons refusé d’entrer dans la suite du Sofitel. De
même que dans celui-ci nous ne nous sommes pas appesanti sur le casque de la
rue du Cirque, pas plus que sur les moments, bons ou mauvais, de l’Élysée.
Notre
première réaction face à la polémique suscitée par le voyage de Valls à Berlin pour
assister à la finale de la "champion’s league" a donc été "no
comment". Certes, c’était un match à l’étranger qui opposait deux équipes
étrangères (oui, bon…). Mais enfin, premier ministre c’est un métier de chien
qui mérite bien quelques compensations et, surtout, essayez de vous imaginer
enfermés trois jours à Poitiers avec les socialistes… Qu’il ait fait le mur,
tout le monde comprend.
Et
l’avion ? Ben oui, c’était un avion de l’État et le coût du vol a été
supporté par les contribuables. Et alors ? Ni le président ni le premier
ministre ne sont des personnages politiques normaux (encore que Hollande…). Les
dirigeants de la France doivent respecter les plus strictes règles de sécurité
et la continuité de l’État impose qu’ils se déplacent en compagnie. Le scandale
aurait donc été qu’il monte dans un charter.
Et
les deux enfants ? Pour une fois qu’ils passent une soirée avec leur père…
Alors,
c’est un non événement ? Laissez-le vivre...c’est ce que nous avons pensé, sur le moment.
Mais le scandale, car il y a bien scandale, n’est pas le voyage lui-même mais
ce que Valls a expliqué à propos de ce
voyage. On dit qu’il a raté sa communication mais ce n’est pas le problème. Le
problème c’est de mentir aux français et de les prendre pour des imbéciles. D’ailleurs,
nous ne sommes pas américains et le mensonge nous y sommes habitués. Mais être
pris pour des billes, on n’aime pas.
C’était
donc un voyage officiel pour rencontrer Michel Platini. Mais pour qui nous
prend-il ? Il ne s’est même pas rendu compte que si c’était vrai alors là,
oui, ce serait scandaleux ! Le premier ministre de la France se déplacer à
Berlin pour rencontrer un président de fédération de football ? Lui qui se
fait une si haute idée de la France et de la République !
L’affaire
est donc grave et méritait d’être contée car si elle va cesser de faire l’actualité,
les dégâts ne s’effaceront pas de si tôt.
Elle
atteint d’abord Hollande lui-même qui vient de voir définitivement voler en
éclat l’une de ses plus célèbres anaphores, sans doute la plus importante, la "République
exemplaire". Un premier ministre qui ment et le président qui confirme !
Est-ce
grave pour Valls lui-même ?
Certes,
son fauteuil n’est pas menacé. Personne ne lui demande de démissionner. Certes,
il reste le plus populaire des socialistes et ses chances pour l’avenir sont
intactes.
Mais
il va lui falloir faire bien attention car ses faits et gestes seront maintenant
examinés à la loupe. Il va devoir aussi surveiller ce qu’il dit et modérer les
leçons de morale sur les comportements des uns et des autres. Est-il vraiment
plus grave de prendre le taxi aux frais de la princesse qu’un avion
gouvernemental en mentant sur sa justification ? On peut trouver le
Fouquet’s "bling-bling" mais au moins ce ne sont pas les français qui
ont payé. Il va donc lui falloir faire un tri sur ses fameuses anaphores à lui, qu’il utilise à tout propos : "on ne peut pas …"
Avec
cette bourde, qui n’est rien d’autre qu’un gros mensonge pour gogos, Valls est
devenu un homme politique comme les autres. Normal.
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