La citation originale est du
professeur d'économie Aaron Levenstein du Baruch collège de la City University
de New York (1961-1981) et elle concernait les statistiques: “Les statistiques,
c'est comme le bikini. Ce qu'elles révèlent est suggestif. Ce qu'elles
dissimulent est essentiel.”
Cela tombe bien parce que ce sont
précisément les statistiques que les socialistes utilisent pour montrer ce qui
les arrange et cacher ce qui est le plus important. Nous allons voir, au
travers de quelques exemples, comment avec une hirondelle ils font le printemps
et comment ils font parler les chiffres comme les illusionnistes font tourner
les tables. C'est sans doute la raison pour laquelle ils aiment tant invoquer
les esprits (de Charlie, de la résistance...).
Commençons par la croissance. C’est
indiscutable, elle est là ! Le gouvernement n’a pas manqué se réjouir des
nouvelles prévisions du FMI qui promettent 1,2% à la France en 2015 et, comme
il se doit, de s’en attribuer les mérites. Mais ce que l’on se garde bien de
dire c’est ce qui est prévu ailleurs :
-1,5% pour l’ensemble de la zone euro,
-1,6% pour l’Allemagne,
-2,5% pour l’Espagne,
-2,7% pour le Royaume-Uni,
la France est nettement moins
attrayante…
Mais une bonne nouvelle n’arrive
jamais seule. En 2014, les entreprises françaises ont recommencé à créer des
emplois dans le secteur privé. 20.000 ! Et les autres pays ? Voici la
capture d’écran que nous avons faite au 20H de TFI :
Evidemment, 20.000, c’est moins bien que 200.000, ou 350.000, ou 690.000. Comme l'on dit en hollandais: "La France, elle est championne des emplois publics..."
Ne nous décourageons pas. Les choses ne vont pas si mal en France puisque les investissements étrangers ont fait un bond de 18% en 2014. Les autres pays ?
-887 projets en Grande-Bretagne,
-762 en Allemagne
-608 en France.
Mais c’est toujours bon à prendre pour
l’emploi ? Sans doute, sauf qu’en 2014 les investissements étrangers,
malgré leur hausse de 18%, ont entrainé des créations d’emplois en baisse de
11% par rapport à l’année précédente. Investir oui, embaucher non. Bizarre…
Un dernier exemple : le
gouvernement est satisfait de sa gestion budgétaire 2014. Le déficit est, dit-il,
« meilleur que prévu » et « la dépense remarquablement
maitrisée ». Mais sous le titre "Budget 2014 : une maitrise en
trompe-l’œil", Le Monde citant un rapport de la Cour des comptes explique
que « ce n’est pas d’une baisse du budget général qu’il convient de
parler, mais tout au plus d’une stabilité. »
Selon la Cour, le déficit s’élève à
85,6 Milliards contre une prévision initiale de 82,6 milliards et une
réalisation de 74,9 milliards en 2013. C’est clair et net : « la
réduction du déficit budgétaire de l’état, amorcée depuis 2010, a été
interrompue en 2014 » !
La Cour a même découvert ce que
cachait le bikini. Un effet d’aubaine : sans la baisse exceptionnelle et
imprévue des taux d’intérêts les dépenses auraient été supérieures de 1,73
milliards. Mais aussi le recours à des "expédients contestables" tels
que la non comptabilisation de 3,3 milliards de crédits aux "investissements
d’avenir" qui auraient dû être comptabilisés en dépenses budgétaires ou
encore la hausse sensible des reports de crédits de paiement de 2014 sur 2015,
ce qui a conduit à baisser artificiellement les dépenses. Pas joli joli mais il
fallait montrer à Bruxelles que la France tenait ses engagements…
De quoi tordre le coup aux allégations
selon lesquelles l’austérité était la cause de la crise et que les économies avaient
tué la croissance. Que l’on se se rassure, les dépenses n’ont pas baissé d’un
centime. Pourtant le déficit a augmenté de plus de 10 milliards. Mais ce n’est
pas grave, on va continuer à demander une reprise des dépenses et à promettre,
comme vient de le faire le président, que « le temps de la redistribution
était revenu. »
C’était donc cela l’essentiel que l’on
nous cachait…
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