Si
Hollande dit "je suis un menteur", il ment puisqu'un menteur ne dit
pas la vérité ; mais s'il dit vrai, il ment encore puisque " je suis un menteur"
devient un mensonge. C'est le paradoxe de Hollande qui a tellement menti pour
se faire élire qu'on ne le croit plus, même
quand il ment.
Alors,
quand il déclare (dimanche dernier, à l'émission "Le Supplément" sur Canal+)
que «Madame Le Pen parle comme un tract du Parti communiste des années
1970 » dit-il la vérité ?
Si
oui, il a menti tout au long de sa carrière en faisant alliance avec le PC tant
au niveau national que dans sa Corrèze. Si non, c'est qu'il ment aujourd'hui en
déclarant que « le Front national
n'est pas un parti républicain » et qu'il « crée un risque de
guerre de civilisation dans le pays. »
Il
pourrait y avoir une autre explication qui serait qu'à force
d'emberlificotages et d'embrouillaminis il s'est lui-même emmêlé les pinceaux
et s’est fait une fracture qui va fortement l'handicaper du côté de son flanc
gauche.
Les
socialistes ne cessent, en effet, d'appeler à l'union de toutes les forces de
gauche dès le premier tour pour conserver une chance de figurer au second. Unis
ce n'est pas gagné mais divisés, c'est assurément fichu. Or une telle déclaration
de la part du président-candidat ne peut qu'inciter le Front de gauche à présenter
un candidat au premier tour. Élimination assurée de Hollande... Donc cela ne peut
être qu’une gaffe.
Mais
ce serait mal connaître l'homme pour qui l'intrigue est une seconde nature. Il y
a donc un truc.
Et
s'il avait déjà fait son deuil d'une improbable réconciliation avec l'extrême gauche
et décidé de jouer le tout pour le tout pour se retrouver au second tour face à
Marine Le Pen ? Car cette comparaison profite évidemment à cette dernière qui
ne cesse de siphonner les électeurs communistes et le monde ouvrier. Ressembler au PC, pas mieux
pour dédiaboliser le FN. Tandis que pour ce qui reste de l'extrême gauche se voir assimilé à l'extrême droite est une abomination. Moins de voix sur sa gauche, plus de voix au
FN et c'est le candidat de droite qui est éliminé...Assez tordu effectivement
mais Hollande n'a-t-il pas inventé le fusil à tirer dans les coins ?
La
preuve que tout a été pesé au trébuchet ? La suite de la seconde phrase qui n'a
pas été assez relevée: "...sauf que le Parti communiste, il ne demandait
pas qu'on chasse les étrangers …". La première réaction est de penser
qu'il s'est rendu compte de la bourde et qu'il a essayé de se rattraper. Tout de
même, le PC ce n'est pas la même chose que le FN, la preuve : il n'est pas contre
les immigrés ...
Ici
on approche du génie ! Qui parle encore des événements de Vitry–sur-Seine,
précisément dans ces années-là ? Grâce à Hollande voici l'injustice réparée et le devoir de mémoire accompli.
Petit tour chez Wikipedia : "Dans
les années 1970…dans un contexte où les
municipalités communistes accueillent des taux extrêmement élevés de
populations immigrées…,le 24 décembre 1980, la municipalité de Vitry-sur-Seine
bloque au bulldozer la construction d'un foyer de travailleurs immigrés devant
abriter 300 travailleurs maliens… Le maire Paul Mercieca est soutenu par
Georges Marchais puis par une résolution du comité central du PCF. Le
retentissement de cette affaire en fera un des événements révélateurs d'une
crise de l'immigration en France et marque son entrée dans le débat
politique."
Donc,
l’inventeur de la lutte contre l'immigration est bien le parti communiste. On
a critiqué le Karcher de Sarkozy mais oublié les bulldozers de Marchais.
Morale
de l’histoire: quand on est d’extrême gauche comment voter pour le PC ? Mais
quand on est d’extrême droite pourquoi ne pas voter pour le FN ?
Joli
coup…
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