On comprend
maintenant pourquoi la gauche est favorable à l'interdiction de la fessée. Si elle est douloureuse et traumatisante pour les enfants, vous imaginez
ce que cela doit être pour les adultes, surtout quand elle est donnée en public,
devant tout le pays... Car c’est bien ce qui s’est passé lors du premier tour
des élections départementales.
Rendez-vous
compte : le PS récolte 4 points de moins que le FN, et 9 de moins que la
droite. Sur les 2054 cantons plus de 500 binômes socialistes sont éliminés dès
le premier tour.
On connaît la
chanson: les élections intermédiaires ne sont jamais favorables à la majorité
qui gouverne. Pas faux mais une telle raclée, c'est du jamais vu. Surtout que
cette élection a été mitonnée par le gouvernement de François Hollande, par
Valls lui-même lorsqu’il était ministre de l'intérieur. Et que je te réduis de
moitié le nombre de cantons, et que je te les redécoupe à mon goût et que
j'impose le binôme homme-femme...De deux choses l'une, où ils sont vraiment
nuls, où ils sont gravement maso.
En plus, ils
ne peuvent pas cette fois nous refaire le coup du mépris comme Ayrault qui
n'avait cessé de répéter que les municipales n'étaient qu'un enjeu local, sans conséquence
au niveau national (ce qui ne l’a pas empêché de devoir quitter Matignon...) Valls,
au contraire, en a fait une affaire personnelle et n'a pas hésité à
nationaliser le scrutin où se jouait, selon lui, l'avenir de la République qui devait
"se fracasser" contre le Front national.
Au PS pourtant, le
soulagement est général et Valls juge "honorable" la performance de
sa majorité. Le mot d’ordre est que c'est moins mauvais que si ça avait été
plus pire.
-La République
est sauvée : on avait prévu plus de 55% d'abstention il n'y en a "que"
50%...
-Le FN devait
être le premier parti de France avec 30%
: il n'arrive "que" second avec près de 25%...
-Le PS était
évalué à 20% : mission remplie il franchit les 21%...
Pas de doute,
les résultats sont meilleurs que prévu.
Devant tant
d'âneries on reste sans voix, comme dirait Hollande. C'était donc cela le
frémissement dont parlait Manuel Valls ? On en frémit, effectivement.
On en arrive même à
oublier l'opposition... de droite (celle de gauche on y reviendra). Elle est
plutôt discrète. C'est vrai qu'avec seulement 30% des voix (UMP-UDI) elle est
redevenue le premier parti de France, devant le FN 2ème et le PS 3ème.
Rien de grave donc, ce n’est que l’opposition. Et, pour une fois, on évite de parler de Sarkozy. D'ailleurs,
si l'on regarde globalement les grandes forces politiques, il ressort que le
total des voix de gauche est égal à
celui de la droite : 37%; tandis que l'extrême droite "stagne" à environ 25%. Avec le même score aux européennes on avait parlé de "vague bleue".
Consternant !
Combien avait fait le bloc de gauche aux cantonales de 2011 ? 49% soit 12
points de plus ! Et si l'on regarde de plus près encore on constate que sur les 37%
de gauche, 21% seulement viennent du PS; le reste a été obtenu par le Front de
gauche, EELV et les Divers Gauche qui sont pas tous, comme l'on sait, de
fidèles alliés du gouvernement. Sur les 37% de droite, 30% viennent de
l'UMP-UDI et 7 % des Divers Droite qui feront
union sans problème au second tour.
Mais Valls est
soulagé : 1 français sur 4 vote extrême droite, 1 sur 5 soutient le
gouvernement. On en reste sans voix, vraiment.
Cessons
d’ergoter et attendons donc ce deuxième tour, dimanche prochain. Il n'y aura
alors plus de place à l'interprétation. Comme l'a dit avec élégance Monsieur
Montebourg du temps où il était ministre : "c'est à la fin de la foire qu'on
compte les bouses".
Pour mémoire,
sur les 101 départements qui vont élire leur conseil départemental, le PS en
détient 61 et la droite 40. Le FN aucun. Les additions ne devraient pas être
très compliquées.
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