Ce sera donc 34 départements pour la
gauche alors qu’elle en possédait 61. Comme nous le disions, les chiffres
parlent d’eux-mêmes et c’est bien d’une catastrophe dont il s’agit. Un
ministre, Thierry Mandon, a choisi de parler de fessée. Soit.
La grande peur du FN, sur laquelle le
premier ministre a tant misé, se traduit à l’arrivée par 0 département. Mais le
mouvement bleu Marine confirme son encrage local avec l’élection de 108 conseillers
départementaux. C’est, en réalité, très peu si l’on considère les suffrages
obtenus (25% au premier tour, 22% au second). Comme nous le répétions ce n’est
pas encore un danger mais c’est déjà un problème. Ce sera donc l’objet de notre
prochaine chronique.
Si c’est un désastre pour la gauche et
si le FN ne gagne aucun département, l’UMP/UDI remporte évidemment un triomphe
avec 2/3 des départements. Pour mémoire, la gauche contestataire (EELV, FG, PC)
obtient 108 élus exactement autant que le FN avec dix fois moins de voix !
La facture est salée pour le PS mais
il y a pire que les chiffres. Le diable est dans les détails et dans les départements
perdus ; il y en a, en effet, qui font plus mal que d’autres. Nous
évoquions hier la chute de la maison Solférino et c’est bien ce qui est arrivé.
Au plan politique les principaux leaders du PS sortent très affaiblis de
l’aventure. On trouve, en effet, dans le clan des perdants, c’est-à dire ceux dont
le fief électoral a basculé à droite : le Président de la République (Corrèze),
le Premier ministre (Essonne), le N° 2 du gouvernement (Fabius en
Seine-Maritime) et la N° 3 (Royal dans les Deux-Sèvres). Même les symboles les
plus sacrés du socialisme sont profanés avec la perte des deux entités qui représentaient
les fédérations les plus importantes du PS, fiefs historiques de la socialie.
Le Nord-Pas-de-Calais domaine de Martine Aubry, après avoir été celui de Pierre
Mauroy et encore avant, celui de Guy Mollet (cet ancien
président du Conseil de la 4ème République qui a eu cette phrase qui
pourrait avoir été prononcée par Hollande lui-même : « On nous dit que
notre politique a échoué mais est-ce une raison d’y renoncer ? »). Et
les Bouches-du Rhône sur lesquelles Gaston Defferre, maire de Marseille, a
régné pendant plus de 30 ans (c'est lui l’inventeur de la
décentralisation…).
Comme quoi on peut être un éléphant et
mourir deux fois…
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