Évidemment tel n’était pas l’enjeu. Les faits : lors de la législative partielle du Doubs, fief du socialiste Moscovici, son suppléant n’obtient que 51% face à la candidate du FN qui atteint les 49% des voix.
Analyses façon
tirade du nez d’Edmond Rostand :
-Lepéniste :
le front national est au bord du pouvoir, contre la coalition des partis de l’establishment.
-Socialiste :
la reconquête : avec l’esprit du 11 janvier la gauche retrouve des
couleurs et grâce à Charlie il n’y a plus que 2 français sur 3 qui considèrent
que Hollande est un mauvais président.
-Sarkozyste :
notre candidat était nul. Il a été choisi par la troïka qui dirigeait l’UMP
avant l’élection du nouveau président. Plus mauvais tu meurs. N’a-t-il pas
annoncé avant le premier tour que s’il était éliminé il appellerait à voter
pour son concurrent socialiste ? Un vrai séducteur. N’a-t-il pas
décommandé une visite du président de l’UMP jugeant qu’elle serait plus
productive avant le second tour ? Un vrai stratège.
- le vainqueur :
Merci à mon conçurent UMP qui m’a beaucoup aidé et à Juppé et NKM sans lesquels
je n’aurais jamais eu les voix de droite qui ont fait la différence.
- Politologue :
Front républicain, piège à cons.
En France, on
préfère la République à la Démocratie. La démocratie est parfois inquiétante :
c'est la souveraineté du peuple ; elle est donc imprévisible. La
république, c'est la primauté des principes et comme chacun sait, la fin justifie
les moyens (Il faut toujours remonter aux origines : la Première
République a commencé avec le Comité de salut Publique, Robespierre et la
terreur). Si une partie du peuple est attirée par des tentations malsaines il
faut le protéger contre lui-même.
C'est l'idée
du front républicain. Il y a dans notre pays un parti extrémiste dangereux pour
la République, il faut donc s'organiser pour lui barrer la route. Jusque-là
rien à dire, la démocratie mérite que l'on se batte pour elle. Encore faut-il
que les moyens soient respectables et que les résultats soient satisfaisants. Apparemment,
tel n’est pas le cas.
Pourtant l'idée
est vieille comme le suffrage universel : au premier tour on choisit, au second
tour on élimine. En l'occurrence, en France, le choix est entre l'extrême
droite et le candidat "républicain".
-Simple :
au second tour, tout le monde derrière le candidat le mieux placé, c'est à dire
arrivé second, pour battre celui du front national.
-Élémentaire :
par définition le FN n'a pas eu la majorité absolue au premier tour donc si toutes les
voix des autres candidats se reportent sur celui qui est arrivé second il est
assuré de gagner.
-Problème :
cette subtile stratégie oublie que ce sont les électeurs qui votent. Et la
grande nouveauté de ces dernières années, qui marque la suprématie de la
démocratie sur la république, c'est que désormais les électeurs n'ont rien à
faire, absolument rien, des directives des partis politiques et ils votent
comme ils le sentent.
Ce soir, il
est impossible de parler de succès de la gauche et de l’effet 11 janvier. C’est
raté. Difficile d’invoquer la collusion UMP/FN. La position de la droite dite
républicaine a été tellement confuse que personne ne peut dire si elle a
soutenu le candidat socialiste, prôné l’abstention ou laissé ses électeurs
voter front national. Ce soir, les vainqueurs sont les électeurs qui ont "fait
Charlie" en faisant prévaloir leur liberté d’expression.
Message à ceux
qui nous gouvernent : cessez vos combinaisons politiciennes et de jouer avec
les français. Surtout, oubliez un peu le FN : ne voyez-vous pas que plus on en
parle et plus il monte ? Si vous voulez servir la République, plutôt que de
crier au loup, essayez de reconquérir la confiance des français.
C’est le meilleur moyen de faire front.
C’est le meilleur moyen de faire front.
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