C’est la grande question de ce blog - du
précédent aussi, qui évoquait "Les 500 derniers jours du PS"…) :
le parti socialiste va-t-il se réformer ou couler ? Plus le temps se
couvre et moins on imagine par quel miracle le PS pourrait se débarrasser de
ses vieilles lunes idéologiques(*) sans affronter une mutinerie. On voit bien,
en revanche, que le naufrage se profile à l'horizon et l’on a déjà
repéré les écueils sur lesquels il risque fort de se fracasser. Il s’agit du
débat au parlement sur la loi Macron et du prochain congrès du parti socialiste
de 2015.
La loi Macron, de son vrai nom "loi
sur la croissance et le pouvoir d’achat"
est une voie sur laquelle pullulent les mines et les sous-marins
hostiles. En comparaison, la Bataille de l’Atlantique lors de la seconde guerre
mondiale ressemble à une croisière sur un lac suisse…
Le Congrès du parti socialiste. On se
demande bien pourquoi on a jugé opportun d’en fixer la date début mai, juste
entre les deux grandes tempêtes annoncées : les perditions électorales
lors des départementales en mars puis des régionales en fin d’année.Ça va tanguer!
Ce capitaine parait bien imprudent… Depuis
qu’il est à la manœuvre, il aura connu deux grands changements, qui rendent
problématique son retour à bon port.
Il nous avait annoncé, à grand renfort
de trompes et de sirènes, le retour de la croissance et l’inversion de la
courbe du chômage. Il a compris maintenant qu’en l’absence de résultats
tangibles il devrait déposer son sac à terre en mai 2017 pour retrouver le
plancher des vaches. Lui seul, d’ailleurs, y croit encore mais au prix d’un
grand écart. Avant, c’était "Lui Président" qui remettrait la France à flot.
Maintenant, c’est d’autres rivages qu’il attend les vents favorables. La
croissance, si elle se met vraiment à souffler, devrait venir de certains de nos voisins
européens, des États-Unis, de la Chine… La seule question est de savoir si la
France saura envoyer les bonnes voiles pour bénéficier des allures portantes.
Pour l’instant, accroché au mât, le capitaine ne peut que scruter l’horizon…
Le second changement est l’apparition
d’un redoutable monstre marin qui pourrait engloutir le navire. Une monstre
Marine devrait-on dire puisque, aujourd’hui, il convient de féminiser les noms… Longtemps,
la gauche a été l'alliée objective du FN dont elle pensait que la progression
se ferait au détriment de la droite selon le proverbe que l'on croyait établi : "Triangulaire au premier tour, victoire de la gauche au second tour". Mais c’était avant. Désormais, la gauche est très souvent éliminée dès le premier tour.Le
scrutin majoritaire devient l'assurance d'une hécatombe au PS lors des
législatives de 2017.
S'il veut éviter que
"Le Solférino" ne soit tiré vers le fond par le réveil du Léviathan,
le Pacha sera contraint de lancer une manœuvre de désespoir : passer à la
proportionnelle. C’est la bouée de sauvetage.
Dans notre chronique du 19 novembre
("Hollande se prépare pour 2017"), nous prenions le pari qu'après les
déroutes à venir des départementales puis des régionales de 2015
Hollande bouleverserait le mode de scrutin des députés pour passer à la
proportionnelle intégrale. Aujourd'hui nous sommes prêts à doubler la mise...
(*) « J'en ai assez d'une gauche qui veut gérer la vie des gens et faire le
bonheur des gens à la place des gens eux-mêmes. J'en ai assez de cette gauche
des interdits, cette gauche même des envieux. » Julien Dray, à
l’émission "Le Grand rendez-vous" de dimanche dernier.
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