Ce ne sont pas les événements qui ont
manqué ; l’envie seulement. Fallait-il, avec tout le monde, aboyer
derrière l’ambulance ? Pauvre François II ! Aucune pitié, ni pour sa
personne, ni pour sa politique. Ni à droite,
ni (surtout) à gauche. Il est donc nul et pas sympa… fermez le ban.
Nous n’en rajouterons donc pas mais
nous poserons une question qui nous obsède depuis trois ans. On dit que
Hollande a fait une bonne campagne. C’est sûrement vrai puisqu’il a été élu. Mais
pourquoi a-t-il multiplié les promesses ou plutôt, pourquoi a-t-il senti le
besoin de faire des promesses chiffrées avec une rigueur de statisticien ?
Faire des promesses est naturel, les promesses sont aux hommes
politiques ce que la graine est au couscous. Mais pourquoi prendre le risque
insensé de les chiffrer ? Il ne s’agissait pas d’ordres de grandeur ni d’objectifs
quantifiés. Non, des chiffres précis à l’unité près, parfois même avec une
décimale ! « Voila ce qui sera » nous disait-il.
Souvenez-vous.
La croissance : 0,5% en 2012 (c’est
la faute à Sarko), 1,7% dès 2013, 2% en 2014, jusqu’à 2,5% en fin de mandat.
Résultat ? Les 0,5% sont devenus 0%, les 1,7% de 2013 : 0,3%, les 2%
de 2014 : 0,4%, les 2%-2,5% de 2015 : 0,9% selon Sapin lui-même.
La dépense publique devait reculer de
56,5% du PIB en 2012 à 55,8% (admirez la décimale) sous le mandat de Hollande. Elle
dépasse désormais les 57%.
L’engagement pris devant nos
partenaires européens (le Pacte de stabilité que le candidat s’était engagé à
renégocier et qu’il a signé sitôt installé à l’Elysée) de ramener le déficit de
la France sous les 3% en 2013 : nous sommes à 4,4% !
La dette vient de franchir la barre
des 2.000 milliards, 200 milliards de plus depuis son arrivée. Il avait promis
de la ramener de 88,7% du PIB à 85,6% (quelle précision !). En 2015 elle atteindra les 100%.
Sur le chômage, il avait annoncé des
lendemains qui chantent en évitant, pour une fois, de chiffrer
cette promesse. Mais, c’est décidemment plus fort que lui, peu de temps après
son élection il a comblé cette lacune en annonçant l’inversion de la courbe
avant la fin de 2013. Résultat, le chômage ne cesse d’augmenter et depuis son
élection il y a en France 500.000 personnes de plus sans travail.
Le désastre absolu !
Mais il y a une explication, nous
dit-on : la crise. Vraiment ?
Certes, la conjoncture européenne n’est
pas folichonne. Mais la Grande-Bretagne enregistre une croissance supérieure à
3% et un chômage inférieur à 7%. L’Allemagne, malgré un coup de mou au 2ème
trimestre, devrait voir son PNB augmenter encore de 1,6% cette année et elle n’a
plus de déficit budgétaire. L’Italie, rendez-vous compte, a tenu l’engagement
européen du pacte de stabilité avec un déficit public inférieur à 3%. Et la
malheureuse Espagne enregistre une croissance accélérée de + 1,5%.
Bref, il y a partout un coin de ciel
bleu. Sauf en France. Tout chez nous est catastrophique et la conjoncture ne
saurait tout expliquer.
Alors, évidemment, quand on relit les
promesses on se demande pourquoi diable a-t-il pris de tels engagements.
La réponse parait claire : pour
se faire élire ! Il lui fallait discréditer Sarkozy et prouver que malgré
son inexpérience ministérielle il était compétent. Franchement, quand un
candidat à la présidence de la République, qui a fait l’ENA, vous dit après
avoir sûrement tout calculé avec l’aide des ses amis experts de la promotion
Voltaire, que la dépense publique ne représentera plus que 55,8% (pas 56% ni
55%) du PIB en 2017, comment ne pas le croire ?
Donc il s’est engagé sur des chiffres
précis. Sur quelles bases ? Un principe simple : l’économie est
cyclique. Alors, si va mal sous Sarkozy, ça ira bien sous Hollande. Il suffit d’attendre
un peu, beaucoup, passionnément, à la folie …
Ce n’est, d’ailleurs, pas totalement
faux. Sauf en France, incapable de se réformer pour se remettre en position de
compétitivité. Réelle et non verbale…
Il a joué, il a perdu. Plus
exactement, il a gagné l’élection mais il a perdu sa présidence. Voilà ce qui arrive à mentir comme un arracheur de dents, comme dit la sagesse populaire…
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