Inutile de revenir sur tous les
épisodes de la Série 2 du feuilleton qui occupe l’actualité
politique tout entière. Un résumé suffira : le gouvernement n’a pas voulu
reconnaître qu’il était au courant de la mise sur écoutes téléphoniques de
Nicolas Sarkozy, décidée par un juge. Il s’est alors enferré dans des mensonges
et emmêlé les pieds dans des justifications aussi confuses que peu crédibles.
Le résultat est catastrophique. Nous
avions connu de nombreux couacs gouvernementaux, nous voici face à un
super-couac ravageur. Taubira rejoint Cahuzac dans la confrérie des ministres
menteurs, Ayrault confirme son incapacité à diriger le gouvernement et Valls se
trouve placé devant un dilemme perdant/perdant : menteur récidiviste ou
ignorant congénital (il ne savait rien sur Cahuzac, rien des déplacements
nocturnes du président sous ses fenêtres, et rien maintenant sur des écoutes aussi graves
menées par ses services !)
Car s’il y a un point, dans cette
affaire fumeuse, qui fait consensus dans les médias et dans le milieu
judiciaro-policier, c’est que tout le monde savait. Taubira par le parquet,
Valls par la police judiciaire, le premier ministre par ces deux-là et le
président par le chef du gouvernement. Il vaudrait mieux, d’ailleurs, le
reconnaître car si ce n’était pas le cas, il faudrait rajouter le ridicule à l’incompétence
et se faire du souci sur la manière dont la France est gouvernée.
Du coup, la droite, affaiblie par ses
propres affaires, peut se permettre de donner des leçons de gouvernance et les
socialistes passent pour des mauvais, dans tous les sens du mot. Quant au
gouvernement, on sait maintenant qu’il est entré en phase terminale.
Face à un tel désastre, on doit se
poser une question : pourquoi tous ces mensonges ? Rien de tout cela
ne serait arrivé si les ministres concernés avaient, dès le début,
reconnu, et même revendiqué, avoir eu connaissance des écoutes, comme c’est normal pour le garde
des Sceaux et le ministre de l’Intérieur, tous deux, en outre, tenus d’en
rendre compte au sommet de l’État.
Il y a, sans doute, plusieurs raisons mais la
principale nous parait génétique. Les socialistes ont bâti leur fonds de
commerce sur la morale en politique et Hollande a fait campagne sur une
République exemplaire. Ils n’ont donc pas supporté l’idée de devoir reconnaître
qu’ils avaient connaissance des écoutes sur Sarkozy, judiciaires ou pas,
partiellement ou totalement retransmises, exploitées ou non…Le fait est
là : ils savaient, ou pouvaient savoir, tout ce qui se passait dans le
premier parti d’opposition de France et tout ce que faisait le principal
adversaaire du président de la République aux prochaines élections
présidentielles.
Même si, comme les fameux "trois petits
singes" de la sagesse orientale,
ils n'ont rien entendu, rien vu, rien dit, un lourd soupçon pèsera
désormais sur César, sa femme et ses enfants. Rien d’autre ne comptera. Les
socialistes auront beau parler d’enfumage de la part de la droite, ce sont eux
qui, désormais, porteront de grandes oreilles...
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