Panique au sommet de l’État !
Plus l’échéance se rapproche, plus on semble tétanisé par les prochaines
élections municipales. Ce n’est pourtant pas vraiment ce que disent les
sondages, mais c’est ce qui semble remonter du terrain. En fait, les
socialistes redoutent une forte démobilisation de leurs électeurs, mal remis de
l’affaire Léonarda, de la reculade sur la loi famille, du virage
social-démocrate, de toutes leurs déceptions en somme. Alors, quand la grogne
monte chez les derniers électeurs qui semblent leur rester fidèles, les
fonctionnaires, c’est le branle-bas de combat.
Retour sur une semaine de folie dont
on n’a pas fini de mesurer les conséquences sur la crédibilité du gouvernement
et sur l’État lui-même.
Le premier coup est venu de Peillon
qui a fait le buzz avec sa proposition de geler les avancements individuels
dans la fonction publique. Quand on sait que les augmentations générales des
salaires liées à l’inflation seront
gelées pour la quatrième année consécutive, on comprend que les
syndicats s’étranglent.
D’ailleurs, Peillon ne tarde pas à
faire marche arrière et à nier avoir fait cette proposition malgré les
témoignages des journalistes à qui il s’adressait. Bon, a-t-on pensé, une gaffe
de plus...
Mais la balle est reprise par Bruno
Leroux, le président du groupe parlementaire socialiste à l’assemblée nationale :
« Je sais que c’est sur la table. Je sais que Bernard Cazeneuve
aujourd’hui envisage ces mesures… » Il tentera, lui aussi de rétropédaler mais
c’en est trop, la gaffe est devenue un gros couac.
Ayrault doit monter au créneau. Il
déclare donc « Ce n’est pas vrai. Pourquoi annoncer de fausses
nouvelles ? On n’est pas au concours Lépine des économies. Je ne suis pas
favorable à la baisse du pouvoir d’achat des fonctionnaires. »
Fin du vaudeville ? Non. Les
syndicats exigent du premier ministre qu'il confirme par écrit ! Injurieux
pour le chef du gouvernement que les syndicats ne croient même plus sur parole.
Inouï.
Pourtant, c’est ce qu’il va faire.
Ayrault s'exécute et il leur écrit lui-même : « Je
vous confirme ce que j’ai déclaré publiquement(sic !) , à savoir qu’il n’y
aura pas de baisse du pouvoir d’achat des fonctionnaires et qu’aucune mesure ne
sera prise qui aurait pour objet de geler l’avancement des agents
publics. »
La voilà donc la République exemplaire.
Celle où un premier ministre, en l’absence du président, sans débat en conseil
des ministres, sans consultation du parlement qui vote le budget, prend seul
une décision qui pèse plus d’un milliard et prive le gouvernement de toute
marge de manœuvre sur le premier poste de dépenses publiques (les charges de
personnel représentent plus de 40% du budget).
Mais plus grave encore est l’abaissement
du chef du gouvernement obligé de confirmer par écrit ses engagements publics.
Pourquoi ne pas écrire aux taxis qu’il suspend les immatriculations de
VTC ? Aux organisateurs de la Manif pour tous qu’il n’y aura ni PMA, ni
GPA ? Et pourquoi pas, tant qu’on y est, à Léonarda qu’elle peut revenir
en France quand elle le souhaitera ?
En fait, c’est l’État lui-même qu’il
vient d’abaisser !
On sent bien qu’il ne va pas fort en
ce moment, Ayrault. La peur de perdre les prochaines élections ou son fauteuil ?
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