Les signes de la montée du FN dans
l'électorat se multiplient. Le PS et l'UMP reconnaissent le phénomène et le
redoutent. Ce sera, à n'en pas douter, le sujet majeur des prochaines élections
en France, municipales et européennes. L'enjeu n'est plus la sanction
éventuelle du gouvernement mais l'annonce d'un séisme historique qui menace les
institutions de la cinquième République.
Et c'est le moment que choisissent
deux "personnalités" du Parti de gauche, Raquel Garrido, Secrétaire
nationale à la VIe République, porte-parole de Mélenchon lors de le dernière
présidentielle, et Clément Sénéchal, Coprésident de la Commission VIe
République, pour tenir des propos pour le moins surprenants. Leur nom n'est pas
très connu mais on sait pour qui ils roulent. Pour une fois, Mélenchon fait
parler les seconds couteaux, ce qui n'enlève rien à la gravité de ce qu'ils
disent, accrue par le lieu où ils le disent.
Le lieu est, en effet, le journal "Libération"
(édition du 2 octobre: "des sondages liberticides") qui accueille
leur "tribune", apparemment sans gêne aucune.
Que disent-ils ? Oh, une vieille
rengaine contre les sondages d'opinion qui sont, comme chacun sait, truqués,
manipulés, achetés...
Ce ne serait pas grave, c'est même la
règle du jeu quand ils ne vous sont pas favorables, s'il n'y avait ces propos
accablants:
-« L’opinion publique n’existe pas : elle est un produit. »
-« Dans
l’optique d’une refondation démocratique au sein d’une VIe République, il
faudrait faire en sorte que nul organisme ne puisse prétendre communiquer
l’opinion des citoyens à leur place. »
C'est vrai, il y a des pays où les enquêtes d'opinion sont impossibles mais on n'a pas vraiment envie d'y vivre...
C'est vrai, il y a des pays où les enquêtes d'opinion sont impossibles mais on n'a pas vraiment envie d'y vivre...
C’est bien Bertolt Brecht qui parlait
de dissoudre le peuple ?
À d'autres moments, la droite de la
droite de la droite (puisque Madame Le Pen menace de représailles judiciaires
ceux qui utiliseraient le terme d’"extrême droite" pour parler du
Front national), tenait les mêmes propos antidémocratiques et injurieux pour
les citoyens.
En vérité, il est vain aujourd'hui de
disserter sur la transparence et la pertinence des sondages, il suffit de
regarder les résultats des dernières élections partielles et les scores du FN,
plus parlants que toutes les enquêtes d’opinion et qui sont difficilement
contestables, sauf à infantiliser les citoyens comme le font les auteurs de
cette tribune.
La vague, à l'approche de nos côtes,
pourrait bien se transformer en tsunami, avec ou sans sondages. A se demander
si le Front de gauche rencontre de temps en temps d’autres français que leurs
propres partisans, ceux qui ne sont pas encore passés à l’autre extrémité
...
L'extrême gauche (ou la gauche de la
gauche de la gauche de la gauche, si Monsieur Mélenchon récuse lui aussi
l’appellation d’extrême) devrait réfléchir un peu avant de tenir ce genre de propos,
car c'est avec de tels arguments que l'on légitime la théorie du
"ni-ni" qui consiste à refuser le "pacte républicain" au
motif que les extrêmes, de droite et de gauche, se valent bien (si l'on peut
dire....) et qu'il est aussi grave de chercher à racoler les voix du Front de
gauche que celles du Front national.
Quelqu'un à gauche (et à "Libération"!)
condamnera-il ces propos ou continuera-t-on de réserver au seul FN la prude
indignation républicaine ? Pour le plus grand profit de l'extrême droite.
Voilà, c'est dit ! Rendez-vous au
prétoire...
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