Décidément,
en ce moment, à gauche, on aime bien placarder sur les murs !
Après le mur
du syndicat de la magistrature, voici la charte de la laïcité qui
va être affichée dans toutes les écoles de France.
La laïcité a
toujours été un sujet obsessionnel à gauche.
Le principe
est pourtant acquis depuis bien longtemps, depuis la Révolution, en fait, et la
déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, jusqu'à la
constitution de 1958 : « La France est une République indivisible,
laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous
les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte
toutes les croyances " (Art. 1er).
Une loi en
définit les modalités depuis plus d'un siècle, celle du 5 décembre 1905: « La
République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des
cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l'intérêt de l'ordre
public" (Art. 1er). "La République ne reconnaît, ne salarie ni
ne subventionne aucun culte." (Art. 2).
Mais la
gauche restera insatisfaite, surtout depuis la loi Debré de 1959 qui instaure
un système de contrat entre l'État et les écoles privées le souhaitant.
L'anticléricalisme fait partie de ses gènes et surtout elle refuse l'existence d'un enseignement religieux
officiellement reconnu par la République et financièrement soutenu
par l'état.
Périodiquement
elle fait donc une poussée de fièvre.
Mitterrand, déjà,
s'y était cassé les dents. En 1984, le projet de loi Savary organise
l'intégration des écoles privées dans un "grand service
public" qui jettera près de 2 millions de personnes dans la rue. Le
projet fut retiré, entrainant la démission du premier ministre Pierre
Mauroy et de son ministre de l'Éducation.
Hollande a
remis le sujet sur le tapis pendant la campagne présidentielle. Il lui fallait
bien caresser dans le sens du poil l'armée des enseignants qui
constitue la force principale du socialisme depuis que la gauche a perdu le
vote populaire. 60.000 fonctionnaires de plus c'est bien, mais reste
cette maudite école que, par provocation suprême, on dit "libre";
d'autant plus insoutenable que plus la qualité de l'enseignement public se
dégrade, plus la qualité de l'enseignement privé se confirme.
Mais cet
engagement, comme beaucoup d'autres, a fait pschitt. Il est vite apparu
que réformer la constitution pour y rajouter des principes qui y figurent
déjà était absurde et aurait pour effet de remettre en cause l'exception cultuelle
de l'Alsace-Moselle qui remonte au concordat de 1801. Sujet d'autant plus
explosif que la majorité parlementaire est insuffisante pour obtenir le vote
par le congrès d'une telle réforme.
Alors,
plutôt qu'une attaque de front, dont le passé a démontré qu'elle ne menait pas
à la victoire, on va donc procéder plus subtilement, à la hollandaise. Même
stratégie que pour la PMA et la GPA dont personne ne doute qu'elles se
profilent derrière le mariage pour tous. Cette fois, avec l'école, on met en
avant la laïcité, principe peu contestable. On ne tardera pas, ensuite,
à s'apercevoir que la fameuse charte ne peut pas échapper aux murs
des écoles privée. Au nom de
la sacro-sainte égalité. Qu'elles soient sous contrat ou
non ne changera rien à l'affaire. Il suffira d'attendre le moment propice.
Et voici que
notre ministre de l'Éducation, faute de parvenir à réformer l'école de la
République qui s'enfonce dans la médiocrité, va associer son nom à la défense
de la laïcité. Inspiré par la révolution
culturelle maoïste et ses Dazibao, il a conçu une charte qui
doit être affichée dans toutes les écoles publiques de France. Il n'est pas précisé sur quel mur...
Ce sera pourtant une difficulté majeure de cette initiative que de trouver une place sur les murs de nos écoles déjà encombrés de toutes sortes d'affiches : circulaires officielles, règlements de l'école, activités sportives et culturelles, panneaux attribués aux parents d'élèves, sans oublier, bien sûr, la place de choix laissée aux syndicats.
Ce sera pourtant une difficulté majeure de cette initiative que de trouver une place sur les murs de nos écoles déjà encombrés de toutes sortes d'affiches : circulaires officielles, règlements de l'école, activités sportives et culturelles, panneaux attribués aux parents d'élèves, sans oublier, bien sûr, la place de choix laissée aux syndicats.
Mais au
fond, l'idée (si c'est bien l'idée...) d'expliquer aux enfants ce que signifie
la laïcité et en quoi elle les concerne, n'est pas absurde. C'est
vrai que les textes constitutionnels ou législatifs que nous avons cités ne
sont pas d'une clarté … biblique pour des gamins, surtout qu'eux-mêmes ne
sont pas tous des experts en lecture. Mais maintenant, grâce à la charte qu'ils consulteront tous les matins, ils n'auront plus d'excuse.
Désormais
ils sauront.
Par exemple:
- Que
" La laïcité de l’École offre aux élèves les conditions
pour forger leur personnalité, exercer leur libre arbitre et faire
l’apprentissage de la citoyenneté. Elle les protège de tout prosélytisme
et de toute pression qui les empêcheraient de faire eux-mêmes leurs
propres choix."
Complétement zarbi ce keutru ! Mais au moins, les enfants auront appris trois mots: forger, libre arbitre et prosélytisme. Plus que trois, vraiment ? Oui, sans doute : personnalité, apprentissage, citoyenneté, et laïcité aussi. Comment y parlent ces céfran ?
Complétement zarbi ce keutru ! Mais au moins, les enfants auront appris trois mots: forger, libre arbitre et prosélytisme. Plus que trois, vraiment ? Oui, sans doute : personnalité, apprentissage, citoyenneté, et laïcité aussi. Comment y parlent ces céfran ?
- Que "
La laïcité assure aux élèves l'accès à une culture commune et
partagée."
N’import’nawak !
N’import’nawak !
- Que "
La laïcité permet l’exercice de la liberté d’expression des élèves
dans la limite du bon fonctionnement de l’école comme du respect des valeurs
républicaines et du pluralisme des convictions".
On dirait du noich !
On dirait du noich !
On va arrêter.
Tout est du même tonneau, il y en a 15 comme cela...
A se demander si les rédacteurs
n'ont pas méfu la moquette.
On pourrait
en sourire, s'il n'y avait pas dans ce charabia laïc quelques bombes.
Comme cette
phrase: "Aucun élève ne peut invoquer une conviction religieuse ou
politique pour contester à un enseignant le droit de traiter une question du
programme" qui suit immédiatement cette autre: "aucun sujet n’est a
priori exclu du questionnement scientifique et pédagogique". Un peu
contradictoire, non ?
Ou bien
celle-ci: "Le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent
ostensiblement une appartenance religieuse est interdit." La question
avait été réglée par une loi pas si mauvaise que cela puisque la majorité
actuelle ne la remet pas en cause. Fallait-il vraiment agiter de nouveau le
voile noir ? Gare à ne pas se faire traiter de cistera…
Bon courage
aux enseignants et aux directeurs d'école!
Bien sincèrement.
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