Si l’administration chargée des impôts, le fisc (du latin
"Fiscus"), interrompait son activité de collecteur des
impôts pour faire une pause on imagine aisément le plaisir que cela procurerait aux
contribuables.
Certes, le dictionnaire Robert prend
soin de rappeler que la pause est, par définition, une interruption "momentanée". Mais, à ce stade, nous retiendrons que
Hollande a bel et bien promis que la hausse des impôts allait marquer une pause en
2014 et que cela allait nous permettre de digérer les nombreux et variés chocs
fiscaux que nous avons subis depuis son arrivée (31 milliards selon les
fiscalistes).
C’est bien vrai ? On fait une
pause en 2014 ? Aucune hausse d’impôts ? Promesse d’autant plus
excitante qu’il a même laissé percevoir son désir d’une baisse en 2015…
Hélas, hélas, Ayrault est arrivé et
s’est empressé de nous détromper et, par la même occasion, de contredire son maître.
La pause, si pause il y a, ce sera pour 2015. Inch’Allah ! En 2014, ce
sera, au mieux, un "ralentissement".
Mais aussi qu’est-ce qui lui a pris,
à Hollande, d’être aussi net ? En général, il utilise des expressions dont
on ne sait pas vraiment ce qu’elles veulent dire mais qui lui permettent, après
coup, de prétendre avoir tenu sa promesse. Comme l’inversion de la courbe du
chômage, par exemple, dont on ne sait toujours pas s’il s’agit d’une baisse ou
simplement d’une "interruption momentanée" de la hausse de la courbe.
Ça, oui, c’est du hollandais.
Tout ce pataquès, c’est à cause de
Moscovici qui a constaté pendant ses vacances (c’est dangereux les vacances, on
y rencontre des français ; les ministres ne devraient pas prendre de
vacances !) un véritable ras-le-bol fiscal et a popularisé l’expression.
L’opposition n’aurait pas trouvé mieux…
Il a bien fallu, alors, que Hollande
monte au créneau. Il est plus facile, en effet, de virer une femme, ministre de
l’environnement, qu’un éléphant, ministre de l’économie. Ayrault, qui a
toujours vu en lui un concurrent pour Matignon, n’a pas laissé passer
l’occasion. Il faut toujours se méfier des faibles…
Heureusement que Najat-Vallaud Belkacem, porte-parole du gouvernement, a remis de l’ordre dans ce concert de couacs en apportant les éclaircissements
nécessaires : « Concrètement,
nous commençons bel et bien dès l'année 2014 la pause fiscale qui se confirmera
en 2015. » Bref, on a compris qu’il faudra
attendre quelques mois pour l’heureux évènement.
Mais les français s’en moquent. 2014
ou 2015, ils sont 7 sur 10 à ne pas y croire.
On peut dire des impôts ce que Sénèque
disait à propos du temps : « Il n’admet pas plus de pause qu’un
inlassable mouvement jamais ne laisse en place. »
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