De combien, dans la Loi de finances
2014,
les dépenses de l’Etat baisseront-elles ?
les dépenses de l’Etat baisseront-elles ?
a/ 10%
b/ 2,5%
c/ 1%
d/ 0,1%
e/ 0,03%
Sachant que les dépenses de l’Etat au
sens large (Etat, collectivités locales, opérateurs publics, régimes sociaux) s’élèveront l’an prochain à 371,4 milliards d’euros, 10% représenterait une
économie de 37 milliards. A peu près le chiffre préconisé par les Gracques, ces
dangereux gauchistes auxquels nous aimons nous référer, qui réclament un effort
de 70 milliards, la moitié en impôts nouveaux et la moitié en économies budgétaires.
Impensable ! Augmenter les impôts, on peut faire croire, au début en tout cas, que
cela ne touchera que les riches mais baisser les dépenses, tout le monde
comprend que l’on va rogner sur les avantages divers et variés de tous les
français. Surtout des électeurs de Hollande...
2,5% parait plus réaliste. C’est,
d’ailleurs, ce que le gouvernement a déjà annoncé : 9 milliards. Mais ce
chiffre correspond, en réalité, à la baisse des dépenses par rapport à ce
qu’elles seraient si elles ne baissaient pas...
Cela peut paraitre confus mais, en
réalité, c’est très clair : si on ne fait rien, les dépenses progressent
mécaniquement du fait de l’inflation, des hausses de salaires dans la fonction
publique (même s’il le point d’indice est gelé, il reste l’avancement à l’ancienneté
et les mesures individuelles ou caté-gorielles), de l’accroissement de la dette,
etc. Donc, on réduit les autres dépenses de 9 milliards parce que sinon leur
total effectif augmenterait de 9 milliards...
En fait, c’est exactement comme si vous alliez voir votre
banquier pour lui expliquer que vous n’allez pas réduire votre découvert mais
qu’il doit vous féliciter parce que si vous ne faisiez pas d’économies sur
d’autres postes de votre budget, il faudrait qu’il augmente votre découvert
pour faire face aux hausses inévitables
telles que le chauffage, le loyer, etc.
L’argument est valable. Pour que le
total des dépenses n’augmente pas il faut couper sur d’autres postes. C’est
exactement ce que l’Etat va faire à hauteur de 9 milliards. C’est courageux
mais on ne peut pas appeler cela une baisse de dépenses.
Alors, 0,1% ? 371 millions, c’est
ce que l’on appelle l’épaisseur du trait, cela ne devrait pas être trop
douloureux. Eh bien non, c’est encore trop....
Reste 0,03%, c’est-à-dire 100
millions. 100 millions sur 371 milliards, c’est une blague ? Non, c’est un
exploit...
Voilà ce qu’écrit Christian Eckert, le
rapporteur du budget à l’assemblée nationale : « Pour la première
fois, le gouvernement propose que le budget de l’Etat soit construit sur une
baisse de 0,1 milliard d’euros de l’ensemble des dépenses nettes de l’Etat par
rapport à la loi de finances 2013. » Un grand Bravo !
Deux observations :
-II s’agit d'une prévision. Ainsi que
nous l’avons signalé dans une chronique précédente, le budget 2013 se soldera en réalité par un déficit
plus important que prévu, de l’ordre de 20 milliards ! Prévision ne veut donc
pas dire réalisation, surtout à 100 millions près...
-Nous avons vu également que, selon la
Cour des comptes, une hausse d'un point des intérêts payés sur la dette
représenterait une dépense supplémentaire de 2 milliards par an. Un jour ou l’autre,
les taux d’intérêt, qui n’ont jamais été aussi bas, remonteront. Et Sarkozy n’y
sera pour rien...
On mesure, à l’aune de ces 2 chiffres,
l’exercice d’équilibrisme auquel se livre le gouvernement avec le budget 2014.
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