Hollande
en avait pris l’engagement durant sa campagne. « Je ne ferai pas d'émission en direct de l'Elysée
si les Français me donnent le mandat d'être leur président ». Et de
préciser qu'il n'avait
besoin, pour s'expliquer devant les Français, ni de décorum ni de choisir les
journalistes qui l'interrogent.
Lors
du débat avant le deuxième tour de l’élection présidentielle il avait
lancé : « Moi, président de la République, je ne serai pas le chef de
la majorité, je ne recevrai pas les parlementaires de la majorité à
l'Élysée.» C’était la première des 15 propositions qui avaient
composé se célèbre anaphore...
Ces deux engagements ont-ils
été tenus ?
La
réponse, tout le monde la connaît également, est : Non !
Plus
de 6 millions de français (ils étaient 9 millions l’an dernier) ont pu
voir, à la télévision, le Président de la République répondre à deux
journalistes, en direct de l’Elysée.
Laurent
Delahousse lui fait observer que « Finalement, le Palais de
l’Elysée, pour une interview, c’est normal, naturel, pour un président normal,
naturel ? ... Donc vous avez changé d’avis ? ».
Réponse
de Hollande : « Oui ! Je me suis ravisé. Je pense que le 14 juillet et le
31 décembre, c’est un moment important pour les Français, pour des raisons
différentes. Le 14 juillet c’est la fête nationale, on veut savoir où va aller
la patrie, ce qu’elle peut encore avoir comme rayonnement, comme influence,
qu’est-ce qu’on fait ensemble. C’est le rôle du président de la République, et
c’est bien de le faire ici ».
Peu
après, nous apprenions que Hollande recevrai à l’Elysée, le 22 juillet, ce soir
donc, les chefs des partis de la majorité ! A vrai dire, cela faisait déjà
plusieurs mois que Hollande offrait régulièrement l’apéritif, à la présidence,
aux parlementaires de son camp.
Comme
le dit Najat Vallaud-Belkacem : « Tout cela me parait bien
normal, bien naturel ! » C’est vrai que l’apéro, pour un président
normal, bien de chez nous, c’est naturel. Surtout si cela peut contribuer à éviter que les prochaines élections municipales ne tournent en déroute...
Mais
alors, pourquoi avoir raconté des salades aux français ? Pourquoi avoir
éprouvé le besoin de promettre de ne pas donner d’interview depuis l’Elysée ?
Par ailleurs, qu’il reçoive des élus de sa majorité à la présidence, dans ses
bureaux, à la buvette, ou dans la salle à manger, ne constitue pas une
nouvelle ébouriffante et, pour tout dire, on s’en fiche... royalement.
On
avait bien compris qu’il s’agissait simplement de faire de l’antisarkozysme,
que c'était un piège à gogos. Mais vous verrez que lui, Président
de la République, il finira par se comporter en tout comme son prédécesseur. Peut-être,
même, jusqu’à rajouter une 16ème
branche à son anaphore : « Moi, Président sortant, je ne serai pas
réélu » ?
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