Laquelle de ces personnalités y participait ?
a/François Hollande
b/Jean-Marc Ayrault
c/Pierre
Moscovici
d/Jérôme
Cahuzac
Un petit retour en arrière s’impose :
Le 4 décembre 2012, Médiapart lance
l’affaire Cahuzac en accusant le ministre du budget d’avoir détenu un compte
non déclaré en Suisse.
Le 5 décembre 2012, Médiapart publie
un enregistrement sonore datant de 2000, dans lequel un homme - Cahuzac, selon
le site - évoque son compte ouvert à l’USB.
Le 6 décembre 2012, Cahuzac porte
plainte en diffamation contre Médiapart.
Le 7 décembre 2012, le parquet ouvre
une enquête préliminaire.
Le 10 décembre 2012, une directive est
signée, par le ministre délégué au budget lui-même, s’excluant de toutes les questions concernant les mesures prises dans
le cadre de cette affaire. C’est ce qu’on appellera la « muraille de
Chine », frontière infranchissable pour éviter tout conflit d’intérêt
entre le domaine de compétence du ministre et la procédure qui le concerne
directement.
Le 16 juillet 2013, devant la
commission d’enquête parlementaire, Pierre Moscovici assénera : « la
muraille de Chine a parfaitement fonctionné. » Un peu plus tard, il lui
faudra pourtant reconnaître qu’une réunion s’est bien tenue, le 16 janvier
2013, à l’Elysée, au cours de laquelle il avait informé le président de la
République de la possibilité d’utiliser la procédure d’entre-aide
administrative avec la Suisse. Assistaient également à cette réunion, le
Premier ministre et ... Jérôme Cahuzac !
Il précisera que c’est au cours de
cette réunion que le Président et le PM ont accepté « le principe de la
demande faite à la Suisse sur l’éventualité d’un compte à la banque USB ».
La réponse à la question N°4 est
donc : Hollande, Ayrault, Moscovici et Cahuzac. Carré d’as...
Apparemment la muraille de Chine avait
des trous ! Du gruyère en somme, même si le célèbre fromage helvète est
censé ne pas en avoir.
Décidemment, les socialistes n’ont pas
de chance avec la muraille de Chine. Déjà, sa candidate à l’élection
présidentielle de 2007 avait rencontré un réel succès dans les chaumières en
s’exclamant devant cette merveille : « C’est en venant sur cette
grande muraille que l’on conquiert la bravitude ». Elle enrichissait ainsi la
langue française d’un nouveau néologisme appelé à un grand avenir ; malgré
cela elle sera battue.
C’est au tour de Hollande de se
trouver maintenant au pied de la muraille. Il faut dire qu’il est devenu un
expert en escalade. Il suffit, en effet, de consulter les titres des journaux
pour trouver matière à enrichir sa figure de style préférée, l’anaphore :
Hollande, au pied du mur du chômage,
Hollande, au pied du mur de la
croissance,
Hollande, au pied du mur du déficit
budgétaire,
Hollande, au pied du mur de la
dette...
Nous n’avons rien inventé et,
d’ailleurs, si vous souhaitez enrichir la liste, il suffit de taper dans
Wikipédia « Hollande au pied du mur ». C’est impressionnant !
C’est donc maintenant que nous allons
voir le maçon...
PS. Comme nous avons été un peu
injuste avec "Libé" dans notre précédente chronique, nous renvoyons
pour plus de détail à son excellent article intitulé « Commission
Cahuzac : Moscovici attaqué sur la muraille de Chine » (http://www.liberation.fr/politiques/2013/07/16/commission-cahuzac-moscovici-attaque-sur-la-muraille-de-chine_918772).
C’est bien du "Libé", même
si le texte lui-même est précédé de la mention : "Par AFP". On y
trouve, notamment, cette extraordinaire réponse de Moscovici à qui l’on
demandait si cela ne le choquait pas que la personne concernée soit associée à
la procédure : « Le mot "associé" est impropre, il été
informé sans que son avis n’ait été demandé... vous ne voulez pas d’une muraille
de chine qui fasse que le ministre ne soit plus un ministre du
gouvernement ? »
La muraille n’était sans doute pas de
Chine mais la phrase, assurément, est du chinois !
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