Les noms d'oiseaux volent.
Le ministre de l'économie traite de
menteur le président de la commission des finances de l'assemblée nationale,
Gilles Carrez, qui a osé annoncer que le déficit public serait, en
réalité, supérieur de 20 milliards aux prévisions du gouvernement.
Le ministre du budget, Bernard Cazeneuve, maintient sa " stratégie de sérieux budgétaire " en dépit des " manifestations de mauvaise foi " et des " vociférations ".
Le ministre du budget, Bernard Cazeneuve, maintient sa " stratégie de sérieux budgétaire " en dépit des " manifestations de mauvaise foi " et des " vociférations ".
Le rapporteur socialiste du budget à
l'Assemblée, Christian Eckert, se dit déterminé à " tordre le cou aux
mensonges anxiogènes, alarmistes et politiciens tenus ce jour par ceux qui
soufflent sur les braises de l'incendie qu'ils ont eux-mêmes allumé ".
Mention spéciale doit être décernée au Ministre de l’économie, Pierre Moscovici. Ses déclarations constituent un véritable joyau ! Ecoutez bien :
Mention spéciale doit être décernée au Ministre de l’économie, Pierre Moscovici. Ses déclarations constituent un véritable joyau ! Ecoutez bien :
-« L’opposition est
singulièrement gonflée, elle n’a pas de leçon à donner ». C’est de bonne
guerre …
-le montant exact du déficit
public ? « C’est à l’automne que nous constaterons tout
cela ». Il est exact qu’il est plus facile d’établir un budget à
posteriori…
-Mais sur les dépenses dont on anticipe
un dérapage ? « C’est un énorme mensonge de la droite » ! Discours
en bande organisée…
-Ecoutez bien la suite :
« Jean-Marc Ayrault va présenter aujourd’hui les lettres de cadrage aux
ministères. Elles montreront que les dépenses de l’Etat baisseront pour la
première fois … en 2014 » !
-Et, le Tag de génie à l’égard des
français, que l’on a bien tort de prendre pour ce qu’ils ne sont
pas : « Il n’y aura pas de collectif budgétaire car nous ne
voulons pas ajouter de l’austérité à la crise » !
Voilà vraiment matière à un beau
commentaire de texte sur le discours socialiste à l’égard des français :
ça va mal ? Oui, nos prédécesseurs n’étaient pas à la hauteur ; Mais
aujourd’hui, après plus d’un an de gouvernement ? Il est trop tôt pour le
dire, on verra plus tard ; Mais comment ça va vraiment ? Bien... en 2014!
C'est à qui s'affichera en plus gros
sur le mur des comptes.
Pourtant, on ne comprend pas bien la
raison de la querelle. Le gouvernement a déjà reconnu que le déficit ne serait pas ramené à 3% du PIB dès cette année comme s'y était engagé le président et il a
été contraint de quémander l'accord de Bruxelles sur 3,7%, alors que la Cour
des comptes évalue, dans un document officiel qu'elle vient de publier, le déficit public 2013 à 4% (hypothèse moyenne) .
Pourquoi donc tant de bruit ? Inutile
de sortir de la promotion Voltaire de l'ENA, comme le président, son secrétaire
général et son ministre du travail, ni d'être conseiller-maître à la Cour des
comptes, comme le ministre de l'économie, pour comprendre que la différence
entre 4 et 3 est 1 et que 1% d'un PIB qui s'élève à 2.000 milliards cela fait
20 milliards. Le déficit prévu par la loi de finances était légèrement supérieur
à 60 milliards. Tout le monde s’attend aujourd’hui à un résultat proche de 80
milliards. 80-60= 20 ! On n’en sort pas…
Pourquoi tourner autour du pot ?
Pourquoi tourner autour du pot ?
Les socialistes, depuis 1936, évoquent
le mur de l'argent pour justifier leurs échecs. Hollande a érigé la finance au
rang d’ennemi N°1. Aujourd'hui, la gauche est plaquée contre le mur des comptes
ce qui réduit quelque peu ses marges
de manœuvre. On peut comprendre qu’elle n’apprécie pas.
Ils sont donc furieux que l'on annonce
que le budget voté pour 2013 est, d'ores et déjà, totalement obsolète : les
impôts prévus ne rentrent pas et les dépenses sont en dépassement (il faut bien financer les emplois aidés!). En bonne
logique démocratique d'une République exemplaire il faudrait donc rectifier dès
maintenant, au moyen d'un collectif budgétaire, selon l'usage. Mais cela signifierait
plus d'impôts, contrairement à l'engagement présidentiel, et une
réduction des dépenses, ce qui conduirait à rouvrir le débat sur l'austérité.
Il vaut donc mieux s'en prendre à
l'opposition et à son bilan passé.
Cela fait combien de temps, déjà, que la gauche, est au pouvoir ?
Cela fait combien de temps, déjà, que la gauche, est au pouvoir ?
Quand comprendra-t-elle que la
campagne électorale est terminée et que c'est elle maintenant qui est au
pied... du mur ?
Mais si elle se plaît tellement dans
l'opposition, rien de plus facile: il suffit à Hollande de consulter le peuple français, dissoudre l'Assemblée
et procéder à de nouvelles élections législatives.
Comme on vient de le
voir avec les élections partielles, elle devrait y parvenir sans trop de difficulté...
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