Catastrophiques, évidemment, les chiffres du Chômage du mois de mars : 3.224.600 demandeurs d’emploi de catégorie A, soit 36.000 de plus en un mois. 4.741.000 millions de chômeurs toutes catégories en France métropolitaine et le seuil des 5 millions franchi avec les Dom. Cela devient plus qu’inquiétant.
Pourtant, Sapin cherche à rassurer.
Le
mois dernier il avait déclaré :
« Faites
attention à ces histoires de record... Souvenez-vous qu'entre 1997 et
aujourd'hui, il y a trois millions de personnes de plus au boulot. Donc, ce qui
compte, ce n'est pas la valeur absolue (oui, il a vraiment dit ça !), c'est le
pourcentage de personnes au travail. » Ce mois-ci,
le ministre du travail tient à relativiser les très mauvais résultats : « Le taux de chômage (10,2 % de la population active fin 2012), en
augmentation, reste inférieur au record de 1997 (10,8 %)...Le seuil de janvier 1997 en lui-même ne signifie rien, car la
population active a évolué. »
Les chômeurs seront satisfaits
d’apprendre que s’ils sont si nombreux, c’est qu’il y a trop d’actifs ! Dire
que l’on nous répète sans cesse que la France a au moins un avantage
comparatif, sa croissance démographique !
Mais regardons cette histoire de taux de chômage d’un peu plus près.
D’abord, le taux de chômage ne serait
« que » de 10,2% fin 2012 contre 10,8% en 1997. D’accord, mais on
parle du record de mars 2013 et non de fin 2012. Pourquoi ne pas dire à combien
s’élève le taux de chômage aujourd’hui ? La réponse figure sur le second graphique...
Ensuite, il argumente –en tout cas
c’est ce que l’on croit comprendre- que
la hausse du taux de chômage s’explique par l’augmentation de la population
active. Mais cela ne colle pas. Arithmétiquement, il a deux moyens de faire
baisser le taux de chômage : diminuer le nombre de chômeurs ou augmenter
la population active.
Le nombre de chômeurs c’est le
problème, pas la solution.
Reste la population active. Au fait,
comment la calcule-t-on ? Selon l’OIT, qui est la référence, la population
active regroupe la population active occupée
(appelée aussi « population active
ayant un emploi ») et les
chômeurs, c’est-à-dire les gens qui travaillent et ceux qui cherchent un
emploi. Sont donc exclus de la population dite active les personnes qui ont
choisi de ne pas travailler, tels que les personnes au foyer ou les rentiers
(il y a aussi ceux qui se sont découragés de chercher du boulot...).
Si le nombre de chômeurs reste égal et
que la population active augmente, le taux de chômage, qui est un pourcentage
de cette dernière, va baisser...Pourtant Sapin, qui a fait l’ENA dans la
prestigieuse promotion « Voltaire », comme Hollande, et qui est
ministre du travail, ne peut pas se tromper ou alors c’est grave...
A moins qu’il
ne cherche à nous embrouiller avec cette histoire de seuil de janvier 1997 qui ne
signifierait rien au prétexte que la population active a évolué. Plutôt tordu
comme raisonnement ! Peu importe le niveau de population
active, ce qui compte c’est le pourcentage de chômeurs par rapport à la
population active. Ça marche avec une population active d’un million
ou de cent millions.
En
réalité, il ne sait plus quoi dire.
Hollande, lui, est plus malin qui, revenu
de Chine imprégné de sagesse orientale, vient de déclarer : « En 2013-2014, il faut stabiliser le chômage. »
Donc, on n’inverse plus la courbe du chômage, on stabilise et ce n’est plus
pour fin 2013 mais pour 2014. Il ajoute : « Je le dis sans cesse, même si tout le monde ne me croit pas. »
Mais si, François, on te croit. A
force de monter, le chômage finira bien par se stabiliser... un jour ou
l’autre.
Notre président qui aime répéter qu’il
fixe le cap a compris une règle de navigation essentielle : l’horizon est
une ligne qui recule au fur et mesure que l’on avance.
Nous allions oublier de vous donner le
graphique d’évolution comparée du fameux taux de chômage. Le voici.
Pire que prévu, la France est à 11% !
Record de 1997 encore battu ...
Quant aux allemands, ils continuent de
nous faire la pige : 5.4% de chômeurs et nous 11%.
Nous collerions bien la photo d’Angela
sur un mur, mais à Berlin, même pour une blague de potache, cela passerait
mal...
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