Alors
que l'on s'apprête à fêter le premier anniversaire de François II, les français
contemplent un champ de ruines. Comme tout le monde, nous tenterons, pour la
célébration du 15 mai, date de la prise du pouvoir, de faire le bilan de
cette première année. Mais il sera bien difficile de trouver de réels motifs de
satisfaction. À part un succès militaire à grands déploiements de force et de
moyens contre quelques milliers de combattants en retraite et un mariage pour
tous qui laissera un goût amer non seulement à ceux que cela dérangeait mais aussi à ceux qui
en étaient les promoteurs, puisqu’ils ont perdu en chemin la PMA et la GPA,
combien d'échecs et de reculades ? Sur le retour aux équilibres économiques,
sur la croissance, sur la désertification industrielle, sur le chômage record,
sur la République exemplaire, sur la crise morale. Tout cela pour
aboutir à une division des français qui s'exprime à un niveau tel que
Sarkozy apparait aujourd'hui comme un grand rassembleur. Division
qui s'accompagne d'une crise politique qui a débuté avec les
alliés du Front de gauche, s'est étendu aux écologistes et touche
maintenant le parti socialiste lui-même qui nous rejoue un vieil épisode de la
"guerre des deux roses" et son numéro favori de sa droite et
de sa gauche en pleine dyslexie (la question même de notre blog et du
précédent, qui n'aura donc pas trouvé sa solution avec la victoire présidentielle).
La chance a
quitté Hollande et la panique s'empare de ses troupes, jusqu'aux plus fidèles
de ses généraux et sa garde rapprochée.
Que faire
alors, quand on accumule les échecs ? Évidemment désigner
un bouc émissaire, responsable de tous les maux.
Sarkozy a
magnifiquement tenu le rôle, merci à lui. Tout était de la faute de
l'héritage laissé par l'ancien président. Mais, comme l’on dit
aujourd’hui: ça le fait plus. D'abord, parce qu’un an a passé et ce
serait reconnaître que le changement ce n'était pas pour tout de
suite, contrairement à ce que l'on avait laissé croire. Ensuite, parce que ces ingrats de
français plébiscitent désormais Sarkozy dont les sondages disent qu'il serait
confortablement réélu face à un Hollande qui les a déçus pour 75% d'entre eux.
Qu'à cela
ne tienne, l'Allemagne fera l'affaire, avec Angela Merkel dans le rôle du
méchant.
L’antisarkozysme
est mort ? Vive l'antimerkelisme !
Hollande qui
doit, malgré tout, garder une certaine réserve diplomatique a donné le
signal du combat avec grande finesse en instituant la stratégie de "tension amicale(!) avec l'Allemagne".
Message reçu, les chiens sont lancés.
Pour
Bartolone, cela devient "confrontation
directe avec l'Allemagne".
Dans un document
officiel le PS s'indigne contre " les recettes qui ont
conduit au pire : le libre-échange commercial comme seul horizon des relations
extérieures, l'austérité comme étalon à l'intérieur de nos frontières ".
Et désigne l'adversaire: la chancelière allemande, Angela
Merkel, et son " intransigeance égoïste
qui ne songe à rien d'autre qu'à l'épargne des déposants outre-Rhin, à la
balance commerciale enregistrée à Berlin et à son avenir électoral. »
Bref, comme
le dit un député proche de Ayrault: "Ce serait une faute de ne pas construire de rapport de forces avec
Merkel. "
Ah! Comme
cela fait du bien de taper sur l'Allemagne qui fait rien que de nous
embêter....
Qui se
ressemble s'assemble, dit-on. Mais à qui ressemblons-nous le moins ? A l'Allemagne,
bien sûr, qui a l'insolence d'afficher son succès dans tous les domaines
où la France accumule les échecs cinglants: croissance , commerce extérieur
, chômage , désindustrialisation,
déficits budgétaires , dette,
impôts et dépenses publiques...
C'est
insupportable. C'est comme au foot : elle fait exprès de gagner.
Elle
pourrait tout de même nous aider, nous passer un peu le ballon, ne pas demander
à l'arbitre de sanctionner nos fautes, nous laisser marquer ...
Nein : déficits verbot , achtung aux dépenses publiques, pas un fifrelin pour une relance budgétaire. L'Allemagne payera ? Beendet : Demerden Sie sich!...
Nein : déficits verbot , achtung aux dépenses publiques, pas un fifrelin pour une relance budgétaire. L'Allemagne payera ? Beendet : Demerden Sie sich!...
Quand il y
a un tel abîme dans un couple, quand ils ne sont plus d’accord sur rien, le
moment est venu d’envisager le divorce.
C’est
peut-être ce qui va finir par arriver, tant il est peu probable que Hollande et
Merkel deviennent un couple mythique comme avant eux, De Gaulle et Adenauer ou
Mitterrand et Kohl. Avec Merkel ce n’est pas possible, Hollande ne lui
pardonnera jamais son ex., le Nicolas tant haï...
Mais les
divorces se passent rarement bien, en général pour des raisons de gros sous. L’Allemagne,
qui est la plus riche acceptera-t-elle de verser une pension alimentaire à la France ?
Parce qu’il ne va pas être facile de se mettre en couple avec un autre
partenaire européen qui pense comme nous: ils sont tous de droite et fauchés.
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