Parmi les 60 engagements pour la
France, s’il y en a un qui fait consensus c’est bien celui-là : les
journées de nos enfants au primaire sont trop chargées et la coupure du
mercredi ne se justifie pas.
Si l’on a bien compris, le projet de
réforme de Peillon est assez simple : une semaine de 4 jours et demi au
lieu de 4 actuellement, avec une demi-journée supplémentaire le mercredi matin
(éventuellement, le samedi matin) ; 5H30 maximum par jour contre 6H,
pose d’au moins 1H30 au déjeuner ; 45 minutes par jour consacrées aux
activités extra-scolaires (activités pédagogiques complémentaires, sport,
musique, dessin…)
Le problème c’est que Hollande évoque
l’intérêt des enfants alors que ce qui commande en France c’est l’intérêt des
enseignants.
Certes, revenir à la semaine
de quatre jours et demi ne porte pas vraiment atteinte aux " intérêts " des
enseignants puisque leur temps de travail ne devrait pas être sensible-ment accru. En effet, comme Peillon a vite compris qu’il n’était pas
question de demander aux enseignants quelques heures de présence de plus, il a
prévu de confier cette charge aux communes. Ce sont donc elles qui supporteront
le coût supplémentaire, avec l’aide de l’Etat, c’est-à-dire, au final, du
contribuable.
Mais c’est inacceptable pour les
syndicats enseignants. Non pas, bien évidemment, que l’on augmente les dépenses,
mais pour de nombreuses autres raisons que seuls peuvent comprendre ceux qui sont
payés, à plein temps, pour exercer leurs activités syndicales au SNUipp-FSU.
Deux, tout de même, sont assez
simples : pour aller à l’école le mercredi matin il faut se lever tôt un
jour de plus, aller enseigner et perdre du temps libre. On comprend que
travailler une matinée en semaine soit une grave atteinte aux droits
légitimement acquis !
La seconde raison est révélatrice de
la philosophie (si l’on peut dire) des syndicats d’enseignants : on ne
veut pas faire le boulot mais pas question pour autant de transférer des
activités, mêmes périscolaires, à d’autres... Vous vous rendez compte, si l’on confiait les enfants à des animateurs
municipaux que l’on ne contrôle pas et qui sont payés par les communes ?
Comme l’a dit un dirigeant syndical : « qui paye commande ».
Vous voyez le danger ? Imaginez qu’en cas de grève ces personnels se
chargent des enfants… Déjà qu’à cause de la droite les journées de grève ne
sont plus payées, alors si l’on ne peut plus « faire ch… les mômes » comme disait Zazie !
Pourtant Peillon avait trouvé
l’argument qui devait faire mouche : il s’agit d’annuler une réforme de la
droite. C’est donc le fondement du projet socialiste qui est en cause.
Qu’une réforme du rythme scolaire soit
nécessaire, nul ne le conteste. Qu’elle pose des problèmes tels que former les
animateurs nécessaires, trouver les locaux adaptés, compenser les heures
supplémentaires des enseignants (pas trop, rassurez-vous), financer les coûts de ces nouvelles
dispositions (600 millions d’euros, dit-on), c’est évident. Mais, en vérité,
rien d’insurmontable. Pas de quoi faire descendre un million de personnes dans
la rue…
Surtout que toutes les conditions politiques sont
aujourd’hui réunies, avec les enseignants qui constituent les troupes d’élite
du parti socialiste et l’art de la concertation qui caractérise notre gouvernement.
Faudra-t-il, malgré tout,réécrire l’engagement
N°38 : « Dans l’intérêt de nos enseignants, je reverrai le
projet de réforme des rythmes scolaires » ?
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