Ceux qui nous suivent depuis le début
se souviendront, peut-être, d’une chronique que nous avions consacrée aux Gracques
dans notre précédent blog : http://www.agv-solferino2012.com/2011/09/les-gracques-ou-les-grecs-il-faut.html
.
Si nous les suivons avec attention c'est parce qu'ils sont des gens qui comptent en Socialie et même si nous ne sommes pas systématiquement
d’accord, au moins ce qu’ils disent mérite toujours une lecture attentive(1).
Surtout, ils militent pour une conversion de la gauche française à la social-démocratie,
ce qui est la véritable raison pour laquelle nous nous intéressons au parti socilaiste, dans ce blog, comme dans le précédent.
Les Gracques donc, viennent de diffuser un document dans
lequel ils s’expriment, enfin, clairement sur le hollandisme, ce qui n’a pas dû
se faire sans mal si l’on considère le temps qu’il leur a fallu depuis l’arrivée
de François II à l’Elysée !
Publié dans Le Point ce texte s’intitule : « Le redressement, c’est maintenant ! »
Publié dans Le Point ce texte s’intitule : « Le redressement, c’est maintenant ! »
Il peut être consulté dans son
intégralité sur le site http://www.lesgracques.fr/.
Pour ceux qui manquent de temps en voici quelques extraits choisis.
" La
situation économique… est plus mauvaise qu’elle ne le devrait, parce que le
pays pâtit toujours du laxisme passé : celui des déficits permanents, de
l’excessive fiscalité des entreprises – réduisant leurs marges, donc leur
capacité à investir- et du surendettement. Plus mauvaise qu’elle ne le devrait
également, à cause de certains choix de la nouvelle majorité. La hausse de la
tranche supérieure à 45%, le plafonnement des niches et même les 75% pour deux
ans, étaient des décisions de justice fiscale permettant de relégitimer
l'action publique. Mais l’accumulation de mesures complexes, la surtaxation des
entrepreneurs et détenteurs d’actions, et des déclarations inutilement
agressives ont conduit les investisseurs à l’attentisme et détérioré notre image
à l’étranger. La défiance s’est emparée des entrepreneurs, ceux-là même qui
auraient dû être choyés quand la récession menace. Parce que seule la prise de
risque de l'entrepreneur peut créer les emplois dont les Français -et nos
jeunes- ont tant besoin…
Une
gauche sociale-démocrate avait été élue pour apaiser le corps social, redonner
espoir à la jeunesse, favoriser l’initiative et ouvrir des espaces de liberté :
après six mois, elle avait laissé se creuser un fossé sans précédent entre les
secteurs public et privé. C’était intenable. Le Président a heureusement sifflé
la fin de cette partie...
Soutenir
les entreprises qui investissent c'est soutenir l'emploi et accroître nos
chances de rétablir les comptes. C’est dire si le cap présidentiel était
nécessaire et même vital. Pourra-t-il être tenu malgré le scepticisme d’une
partie de la majorité, qui y voit des concessions excessives au patronat ? …
Le
gouvernement devra d’abord réussir l’union nationale derrière le redressement
économique, seul gage de notre souveraineté. Pour croître, nous n’avons plus le
choix : il nous faut redevenir compétitifs. Le crédit d’impôt, rapide et sans
contreparties en soutien à l’emploi peu qualifié, la stabilité fiscale sur le
quinquennat, le soutien à l’épargne de long terme et des simplifications
administratives massives sont nécessaires…
Plus
généralement, il faut inciter à l’investissement
dans les PME et les activités innovantes exposées à la concurrence
internationale plutôt que d’entretenir de coûteux et artificiels dispositifs
d’incitations fiscales supposés aider l’outremer ou l’immobilier. Nous ne
parviendrons à rien en ménageant les vieilles rentes…
Pour
soutenir la création de valeur, il faut aussi en finir avec la culture de
méfiance qui prospère dans le secteur public : chaque administration, chaque
échelon de gouvernance, doit se mettre au service des entreprises, grandes ou
petites, en troquant ses habitudes de contrôle pour des logiques de partenariat...
Dans le domaine budgétaire ensuite, l’exécutif devra désendetter sans faiblesse
mais avec méthode. Cela implique de vrais choix : assez d’émiettement de
l’action publique, concentrons nos moyens sur les politiques prioritaires. Le
gouvernement devra commencer par reprendre la main sur le processus budgétaire
lui-même... les arbitrages se résument si souvent à la demi-somme de positions
contradictoires…
La
réforme du secteur public est ainsi plus nécessaire que jamais, tant pour
réduire les coûts que pour améliorer la qualité du service. François Hollande l’a
dit : on peut faire mieux avec moins. Pour économiser 60 milliards de dépenses
publiques, il faudra que les collectivités territoriales prennent leur part, ce
qui signifie définir des priorités collectives sans que les différents niveaux
de "compétence générale" viennent annuler ces choix. Et puis repenser
l’équilibre de nos transferts sociaux…
Il
est possible de passer des 3D qui nous plombent – déficit, dette et défiance –
aux 3C qui permettront le redressement : constance, croissance, confiance.
Constance dans le cap affiché par le Président avec l’avènement d’un Etat plus
stratège et moins glouton. Croissance fondée sur une politique de l’offre
suscitée par l’investissement. Confiance des entreprises, des épargnants et des
salariés ; et confiance en l’Europe, plus que jamais notre planche de salut
dans la mondialisation : l’Allemagne nous tend la main, saisissons-la ; le
fédéralisme permet des économies budgétaires, construisons-le…
Le
destin historique de François Hollande, celui de fédérateur entre première et
deuxième gauche…Le changement dont le Président de la République est porteur
n’est pas seulement celui qui résulte de la victoire de la gauche sur la
droite. Il est … aussi celui d’une réinvention de la gauche. L’enjeu est
immense : il s’agit … d’engager enfin, et de façon irréversible, la gauche
française sur la voie d’une social-démocratie moderne, pro-croissance et donc
pro-entreprises et pro-européenne."
Voilà exactement le thème de nos
blogs. Les Gracques (avec le soutien de Hollande ?) ont choisi le camp de
la « social-démocratie moderne ».
Si l’on comprend bien, la « deuxième
gauche » n’est pas moderne, ne contribue pas à la croissance, est hostile à l’entreprise et reste
anti-européenne. Belle découverte.
Il y en a, au gouvernement et au parti (sans parler,
évidemment, des alliés électoraux) à qui cela va faire plaisir !
Contrairement à ce que laisse penser
le spectacle pitoyable donné en ce moment par la droite, nous persistons à
penser que la lutte finale opposera bien la droite de la gauche à la
gauche ... de la gauche.
Vous voyez que ce n’est pas
inintéressant ce que disent Les Gracques…
(1)Voir également http://www.agv-solferino2012.com/2012/01/qui-dit.html
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