Cela se confirme : François
Hollande a de la chance. En politique en tout cas.
Il lui en aura fallu, en effet, de la
chance pour en arriver là. Quoi qu’il fasse, les événements tournent en sa
faveur. Petite rétrospective.
En 2006, le parti socialiste organise
une primaire pour choisir son candidat à la présidentielle de 2007. Hollande
se fait griller la politesse par sa compagne de l’époque. Cela apparait
comme un revers pour le premier secrétaire qui aurait dû légitimement concourir.
Ce sera donc Ségolène Royal qui affrontera deux ténors du parti, Laurent Fabius,
dont c’était la dernière occasion, et Dominique Strauss-Kahn. Exit Fabius…
Ségolène affrontera donc Sarkozy et sera largement battue. Le chemin de la présidentielle s’ouvre à nouveau pour
Hollande qui abandonne son siège de premier secrétaire général.
En 2008, le PS se réunit à Reims pour désigner
son successeur. Le congrès tournera au désastre. Aubry finira par être élue
après quatre jours de vaudeville pendant lesquels les accusations de tricheries
et magouilles seront échangées avec les partisans de Royal. Aucune des deux ne
s’en remettra. La première secrétaire en tirera les conséquences en signant un
pacte avec DSK par lequel elle se montre prête à s’effacer à son profit.
Dans le même temps, le Président
Sarkozy affronte la crise économique la plus grave depuis près d’un siècle, ce
qui, comme dans toutes les autres démocraties européennes, compromet ses
chances de réélection.
Ne reste plus donc que DSK l’invincible,
hyper favori des français. Hollande se prépare à l’affronter courageusement
mais personne n’y croit. Sauf lui. Il n’en n’a cure, il a son gri-gri. DSK fait une mauvaise chute dans une
suite à New-York (SOFITEL, « la clef de vos envies ».) Bye bye Strauss-Kahn.
Et Hollande, en qui presque personne ne croyait, se retrouve président de la
République !
Force est de lui reconnaître du talent
et une grande habileté politique. Mais c’est incontestable, il lui en aura
fallu de la chance…
Et cela continue.
La crise s’aggrave et sa popularité
fond comme neige au soleil. La droite reprend du poil de la bête et lui mène la
vie dure. L’UMP va se doter d’un président qui sera le chef d’une opposition
revigorée. On se prépare déjà au choc Hollande-Fillon en 2017. Cette fois-ci le
sortant ce sera lui et il continue de baisser dans les sondages.
Mais il tire à nouveau le bon numéro.
Fillon, l’hyper favori de droite est défait à l’issue d’un duel à l’UMP en
comparaison duquel le congrès socialiste de Reims ressemble à un bal de
débutantes. Il est possible que le ridicule ne tue pas mais il est clair que l’opposition va
avoir bien du mal à se faire entendre et l’UMP à mobiliser. Exit donc Fillon,
mais aussi Copé qui, comme Aubry en 2008, va devoir courir après sa légitimité.
Cette fois-ci ça y est, il n’y a plus
personne sur son chemin. Il a un boulevard devant lui et plus personne à sa
poursuite.
Personne ? Si, il reste un
adversaire embusqué, l’ « ex », Nicolas Sarkozy. Mais il ferait
bien de se méfier : la malédiction de Hollande s’abat impitoyablement sur tous
ses adversaires.
François II, le Chanceux !
Napoléon demandait avant de promouvoir un général : « Est-ce qu’il a
de la chance ? » C’est sans ainsi que François II est monté sur le
trône…
Reste toutefois une grande inconnue.
A-t-il de la chance en général ou seulement en politique ? Va-t-il
terrasser la crise ou s’y enfoncer ? Lui en est persuadé, c’est une crise
cyclique, il suffit d’attendre un peu, la croissance va revenir, avant un an,
et amener la baisse du chômage.
A nouveau, il est à peu près seul à y croire et les
mauvaises nouvelles s’accumulent avec les critiques de Schröder, les
avertissements du FMI et les mises en
garde de Bruxelles tandis que Moody’s dégrade la note de la France. On dira,
bien sûr, que c’est la sanction de la gestion passée mais l’agence de notation
a été claire : elle ne croit ni aux prévisions de croissance, ni aux 3% de
déficit budgétaire et déplore l’absence de réformes structurelles et de progrés
réels vers plus de compétitivité.
La critique est rude mais Hollande le
Chanceux n’écoute pas les experts quand ils sont de mauvais augure. Il doit simplement se dire, comme
Laetitia (nous restons aujourd'hui chez les Bonaparte) : « Pourvou qué ça doure »…
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