Hollande attend que le soleil se lève
à l’Est pour éclaircir son horizon européen.
Il
se sent, en effet, un peu isolé dans une Europe majoritairement à droite
et c’est chez nos voisins d’outre-Rhin qu’il guette les premiers rayons de
soleil.
Il a donc parié sur un retour des
socialistes allemands, suite à une victoire électorale du SPD en septembre
prochain.
Avec l’élimination de Merkel
l’étau de la rigueur finira bien par se desserrer. On imagine déjà les
arrangements avec la règle d’or et l’allégement de la contrainte du plafond de 3% pour les déficits.
Vivent les eurobonds et la mutualisation de la dette ! La BCE peut
préparer son carnet de chèques pour financer la dette des Etats. C’était cela,
le rêve secret de Hollande.
A priori, le raisonnement parait
habile. Entre socialistes il sera plus facile de s’entendre et ceux d’Allemagne
paraissent bien partis pour l’emporter si l’on en juge par les résultats des
élections locales depuis de nombreux mois.
Pourtant de gros nuages pointent à l’horizon.
La popularité d’Angela, au plan
national, est actuellement au Zénith et son parti fait la course en tête avec 37
% d’intention de vote contre 28 % au SPD. Ce n’est pas assez pour avoir la
majorité absolue, même avec les alliés libéraux qui sont en train de
disparaitre de l’écran radar. Mais une majorité SPD/Verts parait tout aussi
improbable.
En France, on parlerait de crise
politique, voire institutionnelle. En Allemagne, tout le monde s’attend à un
retour de la grande coalition CDU/SPD.
Tout ne serait donc pas perdu puisque
la gauche reviendrait au pouvoir ?
Sauf que, dans le schéma actuel, la
Chancellerie sera pour Merkel.
Mais il y a plus ennuyeux : le SPD
vient de choisir son leader, celui qui serait chancelier si la gauche
l’emportait, ou le partenaire de Merkel en cas de coalition. Et le vainqueur de
la « primaire » (en Allemagne on parle d’investiture) est Peer
Steinbrück.
Ceux qui nous ont suivi sur notre
précédent blog se rappelleront, peut-être, que nous avions publié, le 6 mars
dernier, une chronique intitulée « Les affaires étranges de
Hollande » (http://www.agv-solferino2012.com/2012/03/les-affaires-etranges-de-hollande.html) dans
laquelle nous rapportions une déclaration de Peer Steinbrück : «…Je
le (Hollande) reverrai à la mi-mars… l’une de mes questions sera la suivante
" pensez-vous qu’il soit possible de revoir ou de renégocier tous ces
accords encore une fois ? " … et je lui dirai : si c’est ce que vous
croyez, vous êtes naïf. »
Lorsqu’il était le ministre des
finances d’Angela Merkel, pendant la précédente coalition (2005-2009), il s’était
montré strict partisan de l’orthodoxie budgétaire, n’hésitant pas à imposer de
sévères d’économies budgétaires. Depuis, il se dit opposé à l’impôt sur la
fortune et prône les réformes structurelles (notamment la réforme du marché du
travail pour favoriser la compétitivité…). Alors qu’il était interrogé pendant
la campagne présidentielle française sur le programme de Hollande, notamment en
matière de retraites et de fiscalité, il avait répondu : « Je ne
proposerai pas de telles mesures pour l’Allemagne. »
Bref, c’est un dangereux libéral.
Ceci explique que, pendant la
campagne, Hollande se soit rapproché d’un autre candidat SPD à
l’investiture, Sigmar Gabriel. Mauvaise
pioche.
Bah ! François finira bien par s’entendre avec Angela. Il sait s’y
prendre avec les femmes…
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