Si nous
intervenons aujourd’hui, c’est parce qu’il nous parait évident que Hollande et
les socialistes sont en train de commettre la troisième plus grande erreur de
leur exercice du pouvoir depuis les débuts de la Vème République.
Les deux
premières, inutiles de les développer, tout le monde les connaît, même si certains
refusent encore de l’avouer. La France est le seul pays au monde à les avoir
commises.
La première
est donc la retraite à 60 ans. Mitterrand.
La seconde,
les 35 heures. Jospin.
La troisième,
sera l’entreprise. Hollande.
Si l’on
voulait faire de l’antihollandisme, il suffirait de puiser dans la liste qui ne
cesse de s’allonger des erreurs, déceptions et cafouillages et de consulter les
enquêtes d’opinion. Mais cela n’est pas notre sujet. Nous éviterons le
Hollande "bashing".
Ce qui nous
préoccupe aujourd’hui, c’est le gâchis qui se prépare.
On sait que l’enjeu
pour notre pays est de retrouver la croissance et de réduire le chômage. Tout
le reste est secondaire.
De qui cela
dépend-il ? Des entreprises évidemment. Il faut les convaincre et leur
donner les moyens d’investir et d’embaucher. Donc les rassurer et les
mobiliser. Pour cela il faut traiter la question de la compétitivité.
Or, que
constatons-nous ?
Le président a
un ennemi : la finance, et un ministre du redressement productif qui ne
connaît rien à l’entreprise et hait les patrons.
A quoi
jouent-ils ?
Ils humilient
les dirigeants et les actionnaires, ils augmentent les charges des entreprises,
ils surtaxent l’activité économique. On peut relever aisément les principales
erreurs : l’annulation de la TVA sociale qui devait retirer aux entreprises
la charge du financement de la politique familiale, la suppression de l’exonération
des heures supplémentaires qui entrainera une baisse du pouvoir d’achat, le
coût du travail avec la hausse du SMIC, le retour partiel de la retraite à 60
ans financé par de nouvelles charges sociales, les surtaxes sur les banques et
les pétroliers à qui l’on demande en même temps de consentir des efforts pour prêter
plus ou baisser les prix de l’essence, la taxe à 75% des revenus au-delà de 1 million d’euros
et surtout, pour que l’on comprenne bien le sens de ces mesures, l’injure aux
actionnaires déjà surtaxés de 3% et que l’on prend plaisir à humilier quand ils
sont majoritaires (la famille Peugeot et Unilever, propriétaire de Fralib).
Décidemment on n’aime pas l’entreprise…
Pourquoi ?
Première hypothèse,
Hollande n’aime pas les riches et a décidé de se les … payer !
Impossible :
il est trop intelligent pour faire passer ses ressentiments personnels avant
les intérêts du pays dont il est aujourd’hui le président.
Deuxième hypothèse :
il sait qu’il n’a d’autre choix que de soumettre tous les français, même les
plus modestes, au régime minceur. Pour calmer la douleur, la chasse aux grands
patrons grassement payés constituera un puissant analgésique. Soyons francs :
à part les quelques centaines de personnes concernées, qui ne se réjouirait de
voir les super rémunérations amputées ?
C’est, sans
doute, la bonne hypothèse puisqu’il a déjà théorisé cette politique sous l’appellation
de " juste effort ". Et puis, c’est la seule façon de calmer, un peu,
peut-être, ses alliés, les syndicats et la gauche extrême. Il ne peut pas se
fâcher avec son électorat.
Malheureusement,
il a tout faux ! Il faut être bien naïf, ou intoxiqué à une idéologie
dépassée, pour penser que l’on relancera
la croissance par la dépense au lieu de
s’attaquer à la compétitivité de notre appareil productif. Il est certain, en
revanche, qu’à désespérer les patrons et les marchés, la France continuera de s’enfoncer
dans la récession. Il faudra alors renoncer à réduire les déficits ou continuer
à augmenter les impôts, ce qui ne fera qu’empirer la situation.
La retraite à
60 ans qui a fait rire le monde entier était le premier symbole de la
spécificité française.
Les 35 heures,
cadeau miraculeux fait à nos concurrents, du comique de répétition.
La chasse aux
patrons et l’alourdissement des charges des entreprises ne fait, en revanche,
plus rire personne.
C’est qu’aujourd’hui
l’Europe est une économie intégrée et que la faillite d’un grand pays comme la France
se répandrait chez tous nos partenaires, bien au-delà, d’ailleurs, de l’Europe. Désastre
universel !
Bernard
Arnault, première fortune d’Europe, quatrième du monde, vient de demander la
nationalité belge. Ce n’est pas une histoire dôle. Il parait qu’il continuera à
payer ses impôts en France ! Ce serait donc pour des frites qu’il veut
devenir belge…
Sait-on que
nos affreux dirigeants du CAC 40, et leurs collaborateurs apatrides, sont à la
tête de multinationales ce qui les oblige à voyager plus de six mois par an
hors de France, pour leur travail. Alors changer de domicile est moins compliqué
que changer de voiture.
Les footballeurs
seraient, parait-il, exonérés de la taxe à 75% (ou bénéficieraient d'un "lissage" de leurs revenus). Pourtant, ils ne peuvent emporter
avec eux le stade dans lequel ils jouent ni les spectateurs qui payent pour les
voir.
Les grandes
entreprises, en revanche, réalisent l’essentiel de leur chiffre d’affaires à l’étranger
et leurs dirigeants sont de toutes nationalités. Que cela plaise ou non, le
monde est leur pays.
On enseigne
que le début de la décadence économique de la France a commencé avec la
révocation de l’Edit de Nantes. Il n’y avait pas à l’époque de CAC 40 mais l’économie
et la finance étaient largement entre les mains des protestants. Ils sont
partis. Pas perdus pour tout le monde…
Aujourd’hui
les entreprises sont dirigées par des
cadres supérieurs français mais aussi allemands, hollandais, australiens… Ce
qui est nouveau, et qui change tout, c’est qu’ils n’ont plus peur du
gouvernement français et qu’ils n’hésiteront pas à l’affronter. Et cela ne
concerne pas que les grosses entreprises, les petits et moyens entrepreneurs
sont tout aussi excédés.
C’est de l’issue
de ce combat, entre le gouvernement et les entreprises, désormais inévitable,
que dépendra le succès ou l’échec du quinquennat de Hollande et, accessoirement,
notre avenir.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire